Le déci­deur du mois : Thierry Gardon, ascen­seur vers la prési­dence

Officiellement intronisé à la présidence le 24 janvier, Thierry Gardon entend ancrer le tribunal de commerce de Lyon comme un lieu de protection des chefs d’entreprise. Un mandat que cet enfant d’une famille modeste perçoit comme sa contribution au monde de l’entreprise qui a été son « ascenseur social ».

À peine dési­gné comme le veut la tradi­tion par un premier vote, en juin dernier, par le collège des juges pour deve­nir le nouveau président du tribu­nal de commerce de Lyon, Thierry Gardon a eu droit à un cadeau d’ac­cueil un peu parti­cu­lier : une polé­mique, relayée par nos confrères des Potins d’An­gèle, sur un possible conflit d’in­té­rêts au motif que sa compagne, ainsi que son fils, travaillent tous deux pour des cabi­nets d’avo­cats de la place lyon­naise spécia­li­sés dans les procé­dures collec­tives.

« Cela fait dix ans que je suis juge au tribu­nal de commerce de Lyon, et je garde la même posi­tion : je n’ai pas à connaître les dossiers qui proviennent de ces deux cabi­nets. D’autres juges seront donc dési­gnés pour trai­ter ces affaires », balaye-t-il. 

Élu par 60 % des voix face au co-fonda­teur de LDLC Olivier de la Cler­ge­rie, Thierry Gardon entend pour­suivre et inten­si­fier l’ac­tion de son prédé­ces­seur, Michel Thomas, notam­ment en termes de préven­tion à desti­na­tion des entre­prises en diffi­culté, des règle­ments à l’amiable des conten­tieux ou encore de la forma­tion des juges. « Il faut vrai­ment que les chefs d’en­tre­prise comprennent que le tribu­nal de commerce est l’en­droit où ils peuvent trou­ver de l’aide et de la protec­tion », appuie-t-il.

Et, s’il est désor­mais à la tête du tribu­nal de commerce, Thierry Gardon n’avait pas fait de la prési­dence un objec­tif person­nel. « Des collègues avec qui nous portions une vision et des valeurs pour le tribu­nal m’ont solli­cité, mais ce n’est pas parti d’une démarche volon­taire de ma part », précise-t-il. 

Vrai rôle dans la cité 

Dispo­nible après avoir revendu l’été dernier Élevage et Patri­moine, son entre­prise de loca­tion de trou­peaux de vaches laitières, le diri­geant – qui reste président de Jost Finance, une holding fami­liale de prises de parti­ci­pa­tions dans les secteurs du textile, de l’agri­cul­ture, du conseil et du commerce inter­na­tio­nal – aborde ce mandat béné­vole comme un juste retour des choses : « Je viens d’une famille modeste, l’en­tre­prise a été mon ascen­seur social. Mon enga­ge­ment auprès des chefs d’en­tre­prises en diffi­culté est donc ma contri­bu­tion person­nelle », rapporte celui qui ne cache pas avoir connu, au cours de sa carrière, « les coups de fil du banquier, les mouve­ments sociaux et l’obli­ga­tion de devoir licen­cier en se deman­dant ce que vont deve­nir des sala­riés ».

Juge-commis­saire dans le dossier Toupargel, Thierry Gardon a parti­cipé acti­ve­ment, l’an­née dernière, à la reprise de l’en­semble des 2300 sala­riés du groupe de livrai­son à domi­cile de produits surge­lés. « Quand on parvient à trou­ver des solu­tions, on se dit que cela vaut le coup de se bouger. Et que le tribu­nal de commerce joue un vrai rôle dans la cité », se féli­cite-t-il.

BIO EXPRESS

4 OCTOBRE 1962 : Nais­sance à Saint-Chamond (Loire) 

2010 : Il devient juge au tribu­nal de commerce de Lyon 

2015–2019 : Diri­geant du groupe Élevage et Patri­moine

24 JANVIER 2020 : Président du tribu­nal de commerce de Lyon 

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