À peine désigné comme le veut la tradition par un premier vote, en juin dernier, par le collège des juges pour devenir le nouveau président du tribunal de commerce de Lyon, Thierry Gardon a eu droit à un cadeau d’accueil un peu particulier : une polémique, relayée par nos confrères des Potins d’Angèle, sur un possible conflit d’intérêts au motif que sa compagne, ainsi que son fils, travaillent tous deux pour des cabinets d’avocats de la place lyonnaise spécialisés dans les procédures collectives.
« Cela fait dix ans que je suis juge au tribunal de commerce de Lyon, et je garde la même position : je n’ai pas à connaître les dossiers qui proviennent de ces deux cabinets. D’autres juges seront donc désignés pour traiter ces affaires », balaye-t-il.
Élu par 60 % des voix face au co-fondateur de LDLC Olivier de la Clergerie, Thierry Gardon entend poursuivre et intensifier l’action de son prédécesseur, Michel Thomas, notamment en termes de prévention à destination des entreprises en difficulté, des règlements à l’amiable des contentieux ou encore de la formation des juges. « Il faut vraiment que les chefs d’entreprise comprennent que le tribunal de commerce est l’endroit où ils peuvent trouver de l’aide et de la protection », appuie-t-il.
Et, s’il est désormais à la tête du tribunal de commerce, Thierry Gardon n’avait pas fait de la présidence un objectif personnel. « Des collègues avec qui nous portions une vision et des valeurs pour le tribunal m’ont sollicité, mais ce n’est pas parti d’une démarche volontaire de ma part », précise-t-il.
Vrai rôle dans la cité
Disponible après avoir revendu l’été dernier Élevage et Patrimoine, son entreprise de location de troupeaux de vaches laitières, le dirigeant – qui reste président de Jost Finance, une holding familiale de prises de participations dans les secteurs du textile, de l’agriculture, du conseil et du commerce international – aborde ce mandat bénévole comme un juste retour des choses : « Je viens d’une famille modeste, l’entreprise a été mon ascenseur social. Mon engagement auprès des chefs d’entreprises en difficulté est donc ma contribution personnelle », rapporte celui qui ne cache pas avoir connu, au cours de sa carrière, « les coups de fil du banquier, les mouvements sociaux et l’obligation de devoir licencier en se demandant ce que vont devenir des salariés ».
Juge-commissaire dans le dossier Toupargel, Thierry Gardon a participé activement, l’année dernière, à la reprise de l’ensemble des 2300 salariés du groupe de livraison à domicile de produits surgelés. « Quand on parvient à trouver des solutions, on se dit que cela vaut le coup de se bouger. Et que le tribunal de commerce joue un vrai rôle dans la cité », se félicite-t-il.
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