Une ouverture rue de la République à Lyon, une première adresse à Paris, un premier pied hors de la France métropolitaine avec une inauguration à Saint-Denis de La Réunion… Yves Hecker vient de vivre une période qu’il juge comme « un peu vertigineuse » : ces derniers 18 mois, Les Burgers de Papa qu’il a fondés en 2013 avec un esprit potache ont doublé de taille pour compter désormais 30 restaurants.
« Quand un restaurant est ouvert, deux semaines après je m’ennuie. Ma psy dit que je suis un grand enfant qui se lasse vite de ses jouets ». Et, si l’entrepreneur de 37 ans place toujours «l’amusement » au cœur de son moteur entrepreneurial, l’affaire devient de plus en plus sérieuse : les restaurants de l’enseigne, gérés en direct (les cinq de la région lyonnaise) ou en franchise (le reste de la France), ont réalisé 17 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019 et génèrent désormais près de 350 emplois.
Sans autre diplôme qu’un bac STT Gestion, Yves Hecker a imaginé le concept des Burgers de Papa un soir en se régalant – il n’était alors pas encore végétarien – dans une échoppe située en face de la fac de Strasbourg où il avait entamé un cursus d’anglais. Une idée qu’il garde en tête pendant une dizaine d’années jusqu’à ce qu’il tombe par hasard, un soir de 2013, sur un reportage télé présentant Big Fernand, alors toute nouvelle chaîne de restauration dont il est aujourd’hui le principal challenger en France. « Je me suis dit c’est pas possible, c’est exactement mon idée… Il faut que je me lance tout de suite ! ».
Empire du burger
Dès le lendemain, il remet sa démission de son job d’animateur matinalier dans une radio lyonnaise et se met en chasse d’un local. Pour ouvrir quelques mois plus tard son premier restaurant rue Neuve (2e arrondissement). S’en suit une véritable success-story avec la constitution d’un petit empire du burger à la française.
Une fulgurante poussée de croissance des Burgers de Papa qui fait naître chez son fondateur ce qu’il nomme comme un « syndrome de l’imposteur». «Plus le groupe grossit, plus je me demande si je suis à ma place, avoue-t-il. J’ai toujours du mal à m’intéresser aux sujets financiers ou fiscaux, et surtout je suis allergique aux emmerdes… J’ai été celui qui a réussi à emmener la boîte jusqu’à 30 restaurants, est-ce que je serai celui des 30 prochains ? » Une façon de rappeler qu’il n’était pas programmé pour devenir entrepreneur. Un statut d’autodidacte qu’il considère aussi comme une chance. «Comme je n’ai pas les codes de l’entrepreneuriat, je ne m’interdis rien. Peut-être que je me plante plus que les autres, mais j’ose plus», observe-t-il.
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