
Résultats décevants pour AST Groupe en 2019. Le promoteur, constructeur et aménageur lyonnais a réalisé un chiffre d’affaires de 201,4 millions d’euros sur l’année écoulée, en baisse de 11% par rapport à 2018. « Nous ne sommes évidemment pas satisfaits par cette évolution mais on s’y attendait, avance Alain Tur, Pdg d’AST Groupe. On subit les conséquences du rabotage du prêt à taux zéro sur 2018. C’est une mesure qui affecte une partie de notre clientèle, en l’occurrence le primo-accédant qui correspond à 50% du marché de la construction. Ces gens-là ne peuvent plus acheter si vous supprimez entre 25 000 et 30 000 euros de leur financement. »
Le succès Natilia
L’entrepreneur, qui a fondé AST Groupe avec son frère Sylvain en 1993, mise donc sur une nouvelle stratégie et vise un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros pour 2020. « Nous allons réorienter notre développement en mettant l’accent sur nos activités de promotion immobilière, tout en maintenant nos parts de marché sur la vente de maisons individuelles », détaille Alain Tur. Le groupe envisage ainsi de recruter de nouveaux développeurs fonciers sur les régions du sud (Montpellier, Cannes), une zone sur laquelle il n’était pas encore présent.
AST compte aussi développer sa marque Natilia, premier réseau de maisons individuelles à ossature bois en France, dont les ventes ne cessent de progresser, et mise sur le lancement de nouveaux produits (studios de jardin Natibox, maisons modulaires) pour accélérer son développement industriel. « Notre vrai grand succès avec Natilia, c’est d’avoir su rendre accessible la maison ossature bois à un primo-accédant. On lui propose un produit environnemental, qui ne coûte pas plus cher qu’une maison traditionnelle grâce à nos process développés en usine », explique Alain Tur.

Miser sur les « maisons industrialisées »
Avec cette industrialisation, le groupe basé à Décines peut s’affranchir des aléas des chantiers et réduire significativement les délais de livraison et d’intervention sur un site (moins d’un mois). « La construction hors-site est l’avenir de la construction traditionnelle. Quand on concentre des savoir-faire dans un périmètre sous-contrôle dans une usine, c’est beaucoup plus simple d’être vigilant au respect des délais et de la qualité livrée », fait remarquer Alain Tur.
Le fondateur d’AST se montre plutôt optimiste quant à cet essor des « maisons industrialisées » pour son groupe : « À l’horizon 2030, le marché du modulaire représentera 25% du marché total de la construction en France. Nous sommes déjà bien positionnés sur ce marché là puisque nous avons dix années d’expérience industrielle derrière nous. Nous avons l’usine, la maîtrise des process, les ouvriers et le savoir-faire. Ça nous ouvre de belles perspectives de croissance pour l’avenir. »