Anniversaire contrasté pour l’entreprise Lise Charmel. La maison fondée il y a 70 ans, en 1950, sur les pentes de la Croix-Rousse, a été placée en redressement judiciaire par un jugement du Tribunal de Commerce de Lyon daté du 27 février dernier.
Rachetée en 1975 par Jacques Daumal, la société s’est imposée au fil des décennies comme l’un des plus importants producteurs français de sous-vêtements, leader de la lingerie/corseterie haut de gamme. La PME familiale lyonnaise s’était notamment démarquée il y a près de 10 ans, avec deux levées de fonds de 10 millions d’euros (fin 2009 auprès de quatre banques partenaires de longue date, et avril 2010 auprès de la Banque de Vizille) pour soutenir son développement à l’international dans un secteur très concurrentiel, alors fragilisé par la conjoncture comme en témoignent les difficultés rencontrées par Lejaby ou Dim. « On va continuer à se développer à un rythme raisonnable et progressif », affirmait à l’époque Olivier Piquet, fraîchement nommé directeur général du groupe basé à Vaise.
La griffe de lingerie s’était notamment implantée à Paris avec l’ouverture d’une boutique sur plusieurs étages dans les quartiers chics de la capitale en 2016, pour rassembler ses activités franciliennes (bureaux, ateliers de création) et promouvoir ses cinq marques de lingerie haut de gamme.
Selon les informations de Salade Lyonnaise, la maison de lingerie haut de gamme a été victime d’une cyberattaque de grande ampleur à l’automne. « Le matin du 8 novembre dernier, à 7 heures, les salariés du service logistique ont trouvé leurs postes cryptés », explique à Salade Lyonnaise le directeur général de l’entreprise, Olivier Piquet.
Suite aux nombreuses difficultés engendrées par cette attaque, Lise Charmel a décidé, après consultation avec le président du Tribunal de Commerce, de solliciter un placement des entités du groupe en redressement, pour éviter toute pression financière dans cette période hasardeuse.