L’annonce est tombée le 15 mars dernier, sur ordre du gouvernement. En raison de la propagation de l’épidémie de coronavirus en France, l’ensemble des leçons de conduite, examens théoriques et pratiques prévus sont annulés, avec effet immédiat. Touchées de plein fouet par cette mesure préventive, les auto-écoles sont désormais dans l’obligation de revoir leur stratégie pendant cette période de confinement, à l’image de la société lyonnaise Lepermislibre, première auto-école en ligne ayant reçu l’agrément en décembre 2014. « À partir de ce moment-là, on a choisi de recentrer nos équipes sur les inscriptions et l’apprentissage du code de la route, la base du permis de conduire. », explique Romain Durand, co-fondateur de l’entreprise avec Lucas Tournel.
De nouveaux outils en ligne
La start-up, fragilisée par les arrêts des activités de conduite, profite de cette période de confinement pour attirer de nouveaux candidats à l’examen. « On a doublé notre nombre d’inscriptions depuis la mise en place du confinement. Les gens restent chez eux et bon nombre d’entre eux en profitent pour réviser le code de la route. Ça nous permet de rentrer un peu de chiffre d’affaires et surtout de préparer la reprise avec plus de candidats », développe le co-fondateur de la société. De quoi pousser l’entreprise lyonnaise, sur-sollicitée pendant cette période particulière, à mobiliser ses effectifs et poursuivre son activité avec la mise en place de nouveaux outils destinés aux candidats.
« On a créé une salle virtuelle de code avec 40 questions et des cours en live donnés par une monitrice en live. On a commencé par faire un live par semaine, on en fait désormais trois par jour. Les résultats sont très bons, les lives sont suivis par 300 personnes en simultané, ça nous montre que les gens bossent de plus en plus » se félicite Romain Durand. Outre ces séances vidéos en direct, les équipes de Lepermislibre ont mis en place un système de coaching, avec un accompagnement personnalisé des candidats et partagent sur Youtube, des vidéos thématiques de formation « qui cartonnent, avec un nombre de vues qui explose ces derniers jours », poursuit l’entrepreneur.
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« Repartir de plus belle »
Les dirigeants de l’entreprise, basée à Vaise, tentent ainsi d’optimiser au maximum cette période délicate. « On profite du confinement pour approfondir tous les projets sur lesquels on n’avait pas forcément le temps de travailler au quotidien. On lance des choses, on en corrige certaines, on en améliore d’autres. Ça nous permettra de monter en régime lors de la reprise d’activité normale », certifie Romain Durand.
Le co-fondateur de la start-up s’attend à un été particulièrement chargé en cas de déconfinement en mai ou juin : « Tous nos plannings sont reportés. On essaie de répondre au maximum aux interrogations de nos élèves et de nos enseignants. Nos 200 enseignants sont tous indépendants, donc ils ne gagnent pas d’argent tant qu’ils ne font pas de leçons de conduite. On les informe sur les mesures à entreprendre pour qu’ils récupèrent un peu d’argent et notamment cette aide de 1500 euros accordée par l’Etat aux indépendants. Ils travailleront d’autant plus à la reprise lors des deux trois premiers mois pour rattraper ce manque à gagner. Lorsque la reprise adviendra, on sera prêts du jour au lendemain à remettre tout le monde au boulot à fond et à repartir de plus belle ! »