Comment jugez-vous l’exercice 2019 du groupe Apicil ?
Philippe Barret : L’année 2019 a été très bonne pour Apicil, avec une croissance de l’ensemble des indicateurs principaux, que ce soit le chiffre d’affaires (+33% à 3,2 milliards d’euros), le résultat net (+13%, 42,6 millions d’euros) ou du ratio de solvabilité. Ces bons résultats illustrent la solidité du groupe car le contexte était assez complexe, en raison des taux historiquement bas.
La croissance surtout tirée de l’intégration, début 2019, du groupe luxembourgeois d’assurance-vie One Life. Ce rachat marque également la montée en puissance d’Apicil à l’international. Vous comptez poursuivre dans cette stratégie d’internationalisation ?
Apicil était déjà présent à l’international, via Apicil Life, mais avec un volume d’activité restait relativement restreint, et principalement à destination des clients français. L’intégration de One Life et de ses 150 collaborateurs nous permet de nous adresser à d’autres marchés tels que la Belgique, la Grande-Bretagne, la Scndinavie, la Péninsule Ibérique… Et, avant le confinement, nous travaillions sur notre nouveau plan stratégique, et la poursuite de la diversification géographique faisait partie des axes pertinents.
De quelle manière êtes-vous touché par la crise actuelle et le confinement ?
La première mesure a été la mise en sécurité des collaborateurs avec un plan de continuité de l’activité. Et cela a été vite et bien organisé : dès le mardi 17 mars, 90% de nos collaborateurs étaient en télétravail.
« C’est parfois une crainte de grossir »
Et quel est l’impact sur vos différentes activités ?
L’impact le plus significatif devrait se porter sur la collecte des cotisations des entreprises qui rencontrent des difficultés de trésorerie. Nous accordons des délais de paiements, mais nous nous attendons à de nombreuses faillites d’entreprises qui ne paieront plus leurs cotisations, et mais dont nous garantissons la poursuite de la couverture, en portabilité, de leurs salariés. Forcément, cela aura un impact majeur sur nos comptes de résultats 2020.
Constatez-vous également des effets de la crise du covid-19 en terme de remboursements de soins de santé ?
On constate, actuellement, une baisse des arrêts de travail qui s’expliquent par le fait que les gens se soignent moins bien pendant cette période de confinement, y compris compris des personnes avec des pathologies. Cela se traduit par une baisse de l’ensemble des remboursements, que ce soit les hospitalisations, la médecine générale, la chirurgie dentaire… Nous nous attendons donc à une hausse potentiel des arrêts de travail au terme du déconfinement.
Apicil est le quatrième acteur de protection social en France. Vous visez désormais le top 3 ?
Le troisième acteur du secteur, Pro BTP, n’a pas encore déposé ces comptes 2019, nous sommes donc peut-être déjà dans ce top 3 avec l’intégration de l’One Life. Mais ce n’est pas un objectif en soi et l’on ne cherche pas la taille pour la taille. C’est même parfois une crainte de grossir, car on ne veut pas perdre notre agilité ni notre proximité avec nos clients. C’est notamment pour cela que nous avons revu notre organisation, l’année dernière, pour renforcer l’autonomie des branches métier par rapport au siège.