Les premières entreprises touchées par les conséquences de la crise sanitaire sont des TPE (très petites entreprises). 72% des faillites enregistrées entre le 1er et le 3 avril concernent des entreprises de moins de 5 salariés (dont 30% n’ont aucun salarié) et 51% affichent un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros (et pour 23%, il est même inférieur à 100 000 euros). 63% de ces défaillances sont le fait d’entreprise affichant un capital inférieur à 10 000 euros et 58% affichaient des résultats d’exploitation dans le rouge en 2018 et 2019. C’est ce qu’il faut retenir des premiers chiffres des dépôts de bilan analysés par la société lyonnaise Infolegale, spécialiste et référence nationale en termes de production d’information légales, capitalistiques et financières. Son étude porte sur les procédures collectives prononcées en visioconférence par les tribunaux de commerce auprès des entreprises déclarées en cessation de paiement, début avril, entre le 1er et le 3 avril. Sans surprise, plus des deux tiers des faillites concernent des entreprises impactées par la crise sanitaire (commerce de détail pour 23%, construction et BTP pour 20%, bars-restaurants pour 12%, coiffeurs et esthéticiennes 6%, agences publicitaires 6%)
Un scoring « Vigilance Covid-19 »
Pour Frédéric Julien, président d’Infolegale, « le processus va se poursuivre. Nous allons assister à une première vague de défaillances importante, à fin avril ». Et comme souvent, ce sont les impayés qui vont entraîner des dépôts de bilan dans les mois à venir : « traditionnellement, 25% des faillites sont directement consécutives à des impayés ».
Acteur majeur de l’évaluation des risques de solvabilité pour les entreprises, Infolegale a donc décidé d’intégrer le Covid-19 dans ses analyses en établissant un scoring « Vigilance Covid-19 ». Tous les secteurs d’activités (734 codes NAF -Nomenclature d’activités française) ont été cartographiés, selon leur exposition plus ou moins forte à la crise et en analysant les premières faillites, début avril. « Nous voulons donner des outils d’analyse du risque et de vigilance aux entreprises dans le but de limiter le nombre de défaillances et leur effet domino dans les mois à venir. Il s’agit de contribuer à atténuer au plus tôt et de la manière la plus efficiente les impacts économiques de la crise » précise Bertrand Laffay, directeur général d’Infolegale. L’entreprise lyonnaise prévoit une actualisation hebdomadaire de son scoring.
Infolegale produit, entre autres, le Registre national des annonces légales (RNAL), le Registre des paiements contentieux (RPC) mais aussi des informations actualisées quotidiennement sur les liens capitalistiques des entreprises (la base Actionnariat Filiales Participations), ainsi qu’une base de dirigeants mise à jour en temps réel.