« Il faut se préparer à ce qu’il y ait de la casse ». Dans son interview à retrouver dans le troisième numéro de Lyon Décideurs, disponible en kiosques, le président de la CCI Lyon-Métropole Philippe Valentin, se montrait alarmiste quant à la crise actuelle, estimant qu’il y aura pour les entreprises, « un avant et un après ». L’avenir reste aujourd’hui très incertain. Quels seront alors les principaux enjeux de l’économie post-covid ? Stéphane Flex, délégué général MEDEF Auvergne Rhône-Alpes, apporte ses éléments de réponse et met en avant la question de la digitalisation des entreprises.
« C’est une évidence qui va s’imposer à tous demain. La crise actuelle nous montre à quel point le sujet de la digitalisation des entreprises et de la formation à ces enjeux est essentiel, souligne celui qui est aussi directeur de l’école de la transformation digitale The Nuum Factory, lancée à Lyon, il y a trois ans. Beaucoup d’entreprises en avaient pris conscience dans notre région et ailleurs, mais cette crise peut servir de déclic pour les entreprises qui pouvaient en douter et qui ne plaçaient pas ce chantier parmi les sujets prioritaires. »
« Un enjeu vital »
Grandement fragilisées par la crise du Coronavirus, les TPE/PME sont aujourd’hui les premières à souffrir de cette carence en compétences digitales. Un chantier prioritaire à mettre en oeuvre pour le directeur d’école. « La survie des entreprises dépend de beaucoup d’éléments, mais l’amorce du chantier de la transformation digitale ou la poursuite de cette transformation fera qu’elles s’en sortiront peut-être plus rapidement, qu’elles seront plus résilientes demain et répondront mieux aux exigences de leur marché et de leurs clients. C’est un enjeu vital d’abord pour leur survie, et surtout pour leur développement », poursuit Stéphane Flex.
Mais que faut-il entendre derrière ce terme de transformation digitale ? « Ce sont des questions au cas par cas selon les entreprises, répond le délégué général MEDEF AuRa. La digitalisation d’une entreprise prend plusieurs formes. Elle peut concerner la gestion d’une unité de production, les stratégies marketing ou s’inscrire dans les gênes de l’entreprises et s’appliquer à toutes les strates d’une société. »

L’école de la digitalisation à Lyon
Mais sans moyens ou accompagnement, cette transition peut s’avérer très complexe à mettre en oeuvre pour les chefs d’entreprises. D’où la création, sous l’impulsion du MEDEF, de The Nuum Factory, l’école de la transformation digitale. « C’est une école créée par les chefs d’entreprise et pour les chefs d’entreprise, martèle son directeur. Nous formons des « digital transformers » (cadres, jeunes diplômés, demandeurs d’emplois, tous à bac+5) dans un cursus d’un an en alternance, pour une application directe de ces chantiers en entreprise. »
Les élèves suivent ainsi une formation très dense, avec une « grosse partie de code, le langage du digital, un sérieux challenge pour les apprentis », dixit Stéphane Flex. « Au bout d’un an, ils ont la capacité à coder, à comprendre cet univers digital et à le transposer dans les entreprises dans lesquels ils sont », poursuit-il. L’école s’appuie notamment sur le réseau MEDEF et dirige ses apprentis vers une trentaine d’entreprises partenaires sur la région de toutes tailles et de tous secteurs d’activité (Adisseo, Aldes, Altran, Apicil, bioMérieux, Caisse d’Epargne, Ciril Group, Enedis, Exotic Systems, Huttopia, Jacomex, Mecalac, MGA Technologies, Naldeo, Okteo, Groupe Pic, SNCF, Solvay, Sopra Steria, Tereva, Visiativ, Xefi)
L’école va doubler ses effectifs à la rentrée prochaine et accueillir une soixantaine d’apprentis contre une trentaine aujourd’hui de 23 à 45 ans, « avec une majorité de femmes, ce qui est assez rare dans le numérique », souligne Stéphane Flex, qui prépare le déménagement de The Nuum Factory, jusque là installée sur campus Région du Numérique à Confluence, sur le nouveau campus de Charbonnières en octobre prochain.
