Encore un dossier emblématique pour Hélène Bourbouloux, la madone des faillites d’entreprises. Après celui de la sauvegarde du Lyonnais MDA Electroménager (lire ici), elle a été désignée aussi comme administrateur judiciaire dans le cadre du redressement judiciaire de la holding du groupe Novares, prononcé le 29 avril dernier. Avec 9 429 salariés dont 1 353 en France et 45 sites de production dans 23 pays, le groupe Novares a réalisé un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros l’an dernier. Spécialisé dans les techniques avancées d’injection plastique, ce fournisseur de solutions pour l’industrie automobile est détenu principalement par le fonds Equistone Partners Europe à 72% et par Avenir Automobile (Bpifrance) à 15%.
Akwel pas endetté
Le groupe de Champfromier dans l’Ain, Akwel a fait savoir, hier, qu’il a déposé une offre de reprise sous conditions suspensives du groupe Novares, auprès de l’administrateur judiciaire, FHB, sans en préciser les contours à ce stade. La direction d’Akwel indique qu’un tel rapprochement « nécessitera le soutien des banques et des clients du groupe Novares » et qu’il « s’appuierait une forte proximité (taille, clients, technologies) et une forte complémentarité (gamme de produits, portefeuille d’innovations). » Groupe familial indépendant détenu par la famille Coutier, Akwel ajoute que la mise en œuvre de ce projet « s’inscrirait dans une perspective de long terme, avec l’objectif de construire un acteur équipementier de taille encore plus significative au service des constructeurs automobiles mondiaux ».
Akwel a réalisé un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros en 2019 (+ 3,7% et + 4,4% à périmètre et taux de changes constants, alors que le marché automobile reculait, dans le même temps de 5%). Le groupe emploie près de 12 000 personnes réparties dans 20 pays. Et, surtout avec un résultat opérationnel courant de 92,2 millions d’euros (+ 19%), il n’est pratiquement pas endetté (moins de 35 millions d’euros d’endettement financier net au 31 décembre) et ses capitaux propres consolidés s’élèvent à 507 millions d’euros.
Après avoir reçu ce mois-ci les offres de reprise, le tribunal de commerce de Nanterre devrait les examiner et décider fin mai s’il opte pour un plan de continuation ou de cession. Si l’offre de reprise d’Akwel était retenue, l’équipementier de l’Ain pourrait tout simplement doubler de taille.