« Le site de la Défense à Paris ne correspondait plus à nos besoins. Nous allons rassembler les équipes du siège social à l’Isle d’Abeau, au cœur du groupe où travaillent déjà 450 personnes à travers notre centre de R & D ». Guy Sidos a annoncé ce mercredi matin le transfert du siège social du premier groupe cimentier français sur le territoire de la Ville nouvelle, à l’occasion d’une visite de Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes consacrée à la reconquête industrielle. Au total, l’arrivée de ce centre de décision représente 35 postes d’encadrement, à savoir les directions financière, juridique, développement et administrative. Le PDG du groupe se félicite de la qualité du dialogue social dans le cadre duquel ce projet se met en place. A ce stade, 32 mouvements sont actés. Le site de l’Isle d’Abeau était déjà présenté comme le siège opérationnel du groupe. Il devient donc un véritable centre de décision. Et, au passage, Vicat fait une économie de loyer de 1 million € par an.
Guy Sidos fait le pari que « le modèle de Vicat va se développer, en investissant dans la formation, en s’inscrivant complètement dans la transition écologique. On est une référence. Et on se trouve dans une région dont la gouvernance a toujours été bienveillante vis-à-vis de l’industrie ». Une stratégie jugée « exemplaire » par Laurent Wauquiez, ravi que la région Auvergne-Rhône-Alpes conquiert ce siège social d’un groupe industriel, dernier cimentier français indépendant. Les descendants de Louis Vicat, inventeur du ciment artificiel en 1817 et l’entreprise créée voici 165 ans, sont toujours aux manettes d’un groupe qui a réalisé l’an dernier 2,7 milliards € de chiffre d’affaires en 2019 avec près de 10 000 personnes réparties dans douze pays et autour de trois activités principales : ciment, béton et granulats. Vicat réalise les 2/3 de son activité hors de France.
25% de l’activité en Auvergne-Rhône-Alpes
Berceau historique du groupe, la région Auvergne-Rhône-Alpes représente, à elle seule, près de 25% du chiffre d’affaires de Vicat (659 millions € l’an dernier avec près de 2 000 collaborateurs répartis sur 157 sites (dont 4 cimenteries, 83 centrales à béton, 43 carrières, une dizaine de laboratoires et une papeterie). « Trois enjeux guident nos choix, explique la direction du groupe : la transition énergétique et écologique, la transformation urbaine et la transition numérique ». Le groupe travaille sur plusieurs axes d’innovation pour réduire l’empreinte carbone de ses activités, notamment autour de l’énergie : efficacité énergétique des outils de production, production d’énergie décarbonée et verte, réduction des énergies fossiles via l’utilisation de combustibles alternatifs, développement de l’économie circulaire et du recyclage de matériaux et le captage du CO2. Parallèlement à cela, Vicat agit pour réduire le taux de ciment dans le béton et diminuer la quantité de béton dans la construction, tout en allongeant la durée de vie des ouvrages. Il travaille aussi sur la recyclabilité des matériaux et la mobilité verte (biométhane et hydrogène). En matière d’hydrogène, Vicat sera partie prenante dans la création d’une JV (joint venture) dans laquelle se retrouveront plusieurs grands groupes.
Quant à l’impact de la crise sanitaire sur le groupe Vicat, Guy Sidos précise que « l’activité a été très touchée, mais que des mesures sanitaires ont été prises très rapidement, dès le 26 février, dans le cadre d’un plan de continuité d’activité. Les équipes ont été formidables. Aujourd’hui, nous avons un effet rattrapage. Le plus inquiétant, c’est la crise économique qui arrive mais nous sommes tous mobilisés ».