« Au sein de ResMed, nous avons deux cordes à notre arc : la production de respirateurs (appelés ventilateurs dans le milieu médical) et le traitement de l’apnée du sommeil. Lorsque la crise a débuté, toute la première partie de notre activité s’est retrouvée en surchauffe, tandis que l’autre s’est arrêtée quasiment du jour au lendemain », témoigne Lucile Blaise (photo), vice-présidente Europe de l’Ouest pour ResMed. Le site de production lyonnais (50 salariés) de la société, dédié à l’impression en 3D d’orthèses d’avancée mandibulaires Narval, utilisées dans le traitement de l’apnée du sommeil, s’est ainsi retrouvé à l’arrêt.
« L’un des nos salariés du site s’est alors demandé si l’on ne pourrait pas utiliser cet appareil de production pour produire et imprimer quelque chose d’utile qui complèterait notre offre de respirateurs, poursuit Lucile Blaise. On cherchait un projet avec du sens et de quoi impliquer nos équipes, ce raccord de fuite est apparu comme une évidence. » Mené en étroite collaboration entre les équipes de ResMed Lyon et ResMed Sydney, ce projet s’est très rapidement concrétisé. « En deux semaines, nous avons conçu un nouveau processus industriel 3D permettant de produire directement à Lyon ces accessoires de sécurité. Ce type de raccord est nécessaire pour assurer la sécurité des soignants, mais son approvisionnement était devenu extrêmement tendu. »

Nouvelles perspectives
Plus de 6000 raccords de fuite ont ainsi été conçus dans l’outil de production lyonnais de ResMed. « Il faut saluer le travail des équipes. Toutes les certifications et agréments nécessaires à la mise sur le marché européen ont été obtenus », se félicite la vice-présidente ResMed Europe de l’Ouest. La société a choisi de faire don des raccords produits à la Fondation du Souffle, qui réunit tous les acteurs nationaux luttant contre les maladies respiratoires. « On souhaitait trouver le meilleur interlocuteur possible pour accompagner ce projet. La Fondation s’occupe de la distribution et nous dit où envoyer ces raccords selon les besoins. »
Si les équipes de ResMed Lyon recommencent peu à peu à leur métier de base sur le traitement de l’apnée du sommeil, le site d’impression 3D jongle ces dernières semaines entre les productions de raccords (70%) et sa production standard (30%). « Ce projet porteur de sens a démontré à toute l’équipe que notre outil de production était extrêmement adaptable. Comme on était jusqu’alors focalisé sur un seul type de production, on ne l’avait jamais vérifié dans la pratique, se réjouit Lucile Blaise. Aujourd’hui cela nous ouvre des perspectives sur le futur et la polyvalence de notre outil, l’impression 3D, c’est la souplesse. »