Du mouvement sur les sites régionaux de Kem One. Le groupe lyonnais, deuxième fabricant européen de PVC (860 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1350 collaborateurs répartis sur huit sites en France et en Espagne) a conclu un partenariat avec la start-up Polyloop, spécialisée dans le recyclage. La jeune entreprise, soutenue notamment par le groupe industriel régional Serge Ferrari, leader mondial des matériaux composites souples, va installer son unité pilote expérimentale dans le laboratoire Kem One à Balan (Ain). Les deux entreprises s’allient pour mettre au point de nouvelles solutions de recyclage du PVC.
S’appuyer sur l’écosystème local
« Les discussions sont engagées depuis plus d’un an avec Polyloop. Ils sont venus nous voir parce que nous étions en réflexion pour trouver des solutions de recyclage, avance Olivier Thomas, directeur du site Kem One à Balan. On a trouvé un accord avec un accueil au sein de notre laboratoire pour leur offrir une base de départ et de quoi leur permettre de mettre au point leur process. » Avec ce partenariat, le groupe Kem One mise ainsi sur le R&D pour élargir, à terme, sa gamme et proposer des produits PVC recyclés à ses clients. « C’est le sens de l’histoire, poursuit Olivier Thomas. En tant que numéro 2 européen dans le secteur du PVC, il faut qu’on soit en mesure de jouer notre rôle, notre responsabilité sociétale quant au développement de produits de recyclage. »
Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à s’appuyer sur un tissu important de fabricants et transformateurs en Rhône-Alpes. Kem One accompagne ainsi depuis 2017 l’entreprise Deltalys, spécialisée dans les solutions de filtration des biogaz, sur son site de Saint-Fons. « On souhaite profiter de l’implantation d’un certain nombre d’acteurs autour de nous et faire en sorte d’être en harmonie avec tout cet écosystème. En tant que grand groupe et acteur important dans notre activité, nous avons pour vocation d’accompagner dans ces mouvements », complète le directeur de la plateforme de Balan.

Un redressement fragilisé par la crise
Après des années difficiles et une reprise au tribunal de commerce en 2013 par Alain de Krassny (photo en tête d’article), le groupe Kem One connaît un beau redressement, plus rapide que prévu dans le plan de reprise. « On a su redresser les comptes de l’entreprise et retrouver plus de visibilité et de pérennité sur nos activités. Des investissements importants menés sur l’ensemble des sites par la direction générale et notre actionnaire Alain de Krassny nous ont permis de progresser et redresser nos résultats », reconnaît Olivier Thomas.
Un joli rebond fragilisé ces derniers mois par la crise sanitaire mondiale. Le groupe, dans un registre d’activité en lien avec les secteurs du bâtiment et de l’automobile, s’est retrouvé confronté à un ralentissement significatif de la demande commerciale, avec un carnet de commandes rempli à 60% des standards habituels. « On a adapté la marche de nos unités en fonction de l’activité commerciale, c’était très variable. On espère augmenter nos ventes au grand export pour compenser cette baisse sur le marché européen », dévoile Olivier Thomas.
S’il est encore trop tôt pour mesurer pleinement l’impact chiffré de la crise du Covid-19, Kem One s’attend à clôturer un exercice 2020 en dessous des prévisions pour l’année. « On avait pour objectif de poursuivre le redressement de l’entreprise, avec un chiffre d’affaires en ligne avec ce qu’on avait réalisé l’année dernière (860 millions d’euros en 2019), mais on ne sera pas en mesure de récupérer l’ensemble des manques que l’on a eu durant cette période », conclut le directeur du site de Balan.