April : Eric Maumy vise 30% de crois­sance d’ici à 2023

« Se recentrer pour mieux rebondir ». Tel est l’objectif d’Eric Maumy, Directeur général d’April depuis un an. Avec, à la clé, une digitalisation très forte autour d’April X, des recrutements et des ambitions de croissance externe.

Un an tout juste après avoir pris ses fonc­tions à la tête d’April, Eric Maumy, choisi par le nouvel action­naire du groupe lyon­nais, le fonds CVC Capi­tal Part­ners, ne regrette pas d’avoir quitté Verlingue et la Bretagne pour rejoindre April et Lyon. « En créant April en 1988, Bruno Rous­set a écrit l’une des plus belles success story de cour­tier gros­siste, déclare Eric Maumy. C’est une entre­prise extra­or­di­naire, un bijou, qui avait connu des années de plus faible crois­sance ces derniers temps. On se faisait dépas­ser par des acteurs digi­taux. On s’était un peu perdu dans de multiples déve­lop­pe­ments qui faisait d’April un mille­feuille. Il fallait reve­nir dans le match en pour­sui­vant et en accé­lé­rant le recen­trage engagé par Bruno Rous­set et son équipe ».

Exit donc les métiers jugés non porteurs et toutes les acti­vi­tés non stra­té­giques : l’as­sis­tance voyage (Brésil), la partie IARD Entre­prise et des compa­gnies d’as­su­rance comme Axeria IARD, Judi­cial, Axeria Prévoyance. Quand toutes les cessions seront termi­nées (sans pour autant brader les enti­tés vendues), le groupe lyon­nais revien­dra autour de 500 millions d’eu­ros de chiffre d’af­faires (contre 1,017 milliard en 2019) avec 2 300 sala­riés et une présence dans 22 pays (contre 42 aupa­ra­vant). « On se recentre pour mieux se redé­ployer », précise Eric Maumy. Et d’évoquer les cinq marchés phares d’April : la santé/prévoyance des parti­cu­liers ; la santé/prévoyance des TNS (travailleurs non sala­riés) et des profes­sion­nels ; l’as­su­rance des emprun­teurs (avec la Centrale de finan­ce­ment et ses 950 personnes qui assurent plus de 5 milliards de crédits immo­bi­liers) ; des niches de dommages (assu­rance plai­sance, deux roues, entre­prises de construc­tion) et, enfin, la santé inter­na­tio­nale (expa­triés, étudiants).

40 millions d’in­ves­tis­se­ments infor­ma­tiques

Paral­lè­le­ment à ce recen­trage autour de l’ac­ti­vité de cour­tier gros­siste sur cinq marchés, Eric Maumy a travaillé à la relance de la dyna­mique commer­ciale et à la mise en place d’un plan stra­té­gique qui devait être présenté le 2 avril dernier… Ce qui n’a pas empê­ché sa mise en œuvre autour de quatre axes. Tout d’abord, April veut « rede­ve­nir le cham­pion de l’ex­pé­rience client » en réin­ves­tis­sant massi­ve­ment le digi­tal. D’où la créa­tion d’un hub, April X qui repré­sente plus d’une centaine de recru­te­ments à Lyon (voir ici) et un objec­tif de 30 à 40% de ventes online, via aussi le déve­lop­pe­ment de market places. A la clé : 40 millions d’eu­ros inves­tis dans les systèmes d’in­for­ma­tion. « On a repensé tous les parcours clients. Et les action­naires nous suivent sur les inves­tis­se­ments », précise Eric Maumy. Le lance­ment d’April X a été conduit en parte­na­riat avec Onepoint, spécia­liste de la trans­for­ma­tion digi­tale des entre­prises.

Deuxième axe : la crois­sance orga­nique avec un objec­tif de + 30% en cumulé d’ici à 2023, soit + 6% par an. « On a basculé en distan­ciel en une semaine en mars, ce qui nous a fait gagner des mois. Et, fin juin, tout le monde était revenu ». Selon les marchés, les situa­tions sont très contras­tées : la santé inter­na­tio­nale et les deux roues en forte progres­sion, l’as­su­rance emprun­teur et les profes­sion­nels de la construc­tion en baisse. « On vit une reprise très forte, mais avec un niveau d’in­cer­ti­tudes énorme qui incite à la prudence », ajoute Eric Maumy. La crois­sance passe aussi par le online avec des outils appor­tés aux cour­tiers de proxi­mité. Le online doit passer de 5% du chiffre d’af­faires à 15% en 2023.

Objec­tif : des insu­re­tech

Troi­sième axe : la perfor­mance avec un « énorme enjeu de produc­ti­vité par la baisse des coûts de gestion. Les gains de produc­ti­vité visés sont de 30% d’ici à quatre ans ». Quatrième axe : les ressources humaines, avec la créa­tion d’une DRH groupe et l’am­bi­tion de recru­ter des talents de la tech.

« Nous pensons aussi à la crois­sance externe avec plusieurs entre­prises de la tech dans nos radars, indique le Direc­teur géné­ral d’April. Nous avons un gros agenda et la volonté de nous redé­ployer à l’in­ter­na­tio­nal avec des grandes ambi­tions. Nous pouvons inves­tir entre 500 millions et 1 milliard d’eu­ros. Ce n’est pas par hasard que notre plan stra­té­gique s’ap­pelle Spring : le retour aux sources pour April et l’idée du rebond. Se recen­trer pour mieux rebon­dir  ».

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