C’est une première et c’est à Lyon que cela se passe. « Si d’autres banques régionales dans le groupe veulent s’inspirer de notre exemple, ce sera avec plaisir », explique Daniel Karyotis, Directeur général de la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes. Il ne boude pas son plaisir d’avoir été le premier au sein du groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne) à porter sur les fonds baptismaux la Banque de la Transition Energétique. A savoir une marque, plus qu’une banque de plein exercice, compte tenu des ratios prudentiels nécessaires pour créer une entreprise bancaire. Reste que la Banque de la Transition Energétique est, belle et bien, complètement dédiée à la collecte d’épargne verte et au financement d’initiatives en faveur de la transition énergétique. Et ce, à travers quatre engagements forts : la traçabilité de l’épargne, la territorialité de l’action, le respect d’un circuit court de financement et une démarche partenariale associant des acteurs privés et publics.
Accompagner de petits projets
« Nous donnons à nos clients la possibilité de participer activement au développement de projets écologiques et responsables dans leur région en mettant leur épargne à contribution, précise Daniel Karyotis. Pour ce faire, nous prenons des engagements forts en lien avec l’écosystème régional de la transition énergétique, afin d’encourager une économie plus verte. Notre projet de création de la Banque de la Transition Energétique date maintenant de plus d’un an, le contexte actuel et la crise que nous venons de traverser ne font que renforcer nos convictions et légitimer la création de cette nouvelle entité. »
Encouragés par une étude auprès des clients BPAURA montrant que 88% d’entre eux sont prêts à contribuer à la transition énergétique, les dirigeants de la banque mutualiste ont pris en compte leurs attentes, notamment le fait que 74,5% mettent en avant le critère de la transparence sur l’utilisation de leur épargne.
« Il y a un engouement énorme, déclare Pierre-Henri Grenier, directeur exécutif de la Banque de la Transition Energétique. On propose une rémunération standard de l’épargne. Ce n’est pas la rémunération qui est le moteur de l’engagement. Ce qui compte, c’est l’affectation de l’épargne sur des projets régionaux et la volonté d’accompagner de petits projets. La traçabilité et la transparence, c’est ce qui permet d’avoir confiance. »
La nouvelle banque devrait financer des projets en matière d’énergie renouvelable (photovoltaïque, hydroélectricité), de rénovation énergétique (partenariats avec l’Ademe) et d’innovation (qu’il s’agisse de stockage d’énergie, d’hydrogène, de smart grids, d’éco-mobilité ou d’éco-construction). Autrement dit, des projets portés par des particuliers aussi bien que par des entreprises.
100 millions d’euros
Déjà très engagée dans le financement de la rénovation énergétique et des énergies renouvelables avec plus de 100 millions € octroyés dans la région, la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes continuera de s’engager aux côtés de la nouvelle banque sur les projets, via ses 300 agences et l’ensemble de son réseau de distribution. Avec une équipe de cinq personnes expertes et vingt-deux correspondants dédiés, la nouvelle entité s’appuie, à sa tête, sur un spécialiste de ces questions, Pierre-Henri Grenier, précédemment Directeur général adjoint de la Banque Populaire AURA. Il a présidé de 2013 à 2019, le fonds « Oser ENR », un outil de financement régional pour le développement des énergies renouvelables. Il pourra s’appuyer aussi sur sa nouvelle directrice du développement, Magali Schweitzer.
Pas d’objectifs chiffrés à ce stade pour la Banque de la Transition Energétique. Mais rendez-vous est pris pour un premier bilan dans un an. « Nous devrions pouvoir transformer l’essai », ajoute Pierre-Henri Grenier.