Officiellement, le contrat de naming entre l’OL et l’assureur mutualiste Groupama pour le naming du Grand Stade de Décines avait pris fin en août, à l’issue des trois ans prévus lors de la signature en 2017. La renégociation du contrat, engagée depuis le début de l’année 2020, a été pour le moins perturbée par la crise du Covid à partir de mars qui a quelque peu chamboulé la donne. En signant un contrat de sponsoring maillot majeur avec Emirates, juste avant la crise sanitaire, Jean-Michel Aulas n’excluait pas de convaincre la compagnie aérienne de s’engager aussi sur le naming du Grand Stade. Cela lui permettait tout au moins d’avoir deux fers au feu, avec un titulaire sortant peu disposé à payer plus cher et à s’engager sur une longue période, tout en se déclarant très satisfait des trois premières années de contrat.
Las, la crise sanitaire a eu raison des espoirs du président de l’OL. Le secteur aérien est l’un des secteurs économiques les plus touchés dans le monde. Et Emirates, aussi performante soit-elle, n’est pas épargnée par la crise. Exit donc la compagnie aérienne. Restait Groupama Rhône-Alpes-Auvergne, titulaire du poste depuis trois ans, satisfait des retombées pour l’entreprise, mais pas disposé à augmenter l’enveloppe. Dès le mois de décembre 2019, Francis Thomine, le Directeur général, de l’assureur mutualiste, indiquait à Lyon Décideurs qu’il n’augmenterait son investissement, tout en acceptant de renoncer à sa part de sponsoring maillot pour permettre à Jean-Michel Aulas de vendre plus cher le maillot dans sa globalité.

De 10 à 5 millions € par an
C’est une négociation très serrée qu’ont conduit Francis Thomine et Jean-Michel Aulas. Deux négociateurs hors pair. Et qui se connaissent de très longue date, lorsque Groupama a été actionnaire de Cegid. Chacun connait les points forts et les points faibles de l’autre. Jean-Michel Aulas aurait bien aimé revoir le contrat à la hausse et signer sur une plus longue période. Francis Thomine plaidait pour une signature « au prix du marché » et pour une durée limitée, comme le premier contrat.
La crise actuelle a joué en faveur de Groupama qui avait pour lui l’antériorité. Et Jean-Michel Aulas n’a pas trouvé de candidat au naming prêt mettre les 8 à 10 millions € par an dont il rêvait dans l’absolu. C’est donc plutôt la moitié moins que Groupama déboursera sur les deux prochaines années, même si les deux parties ne donnent aucun chiffre officiel. Et si, d’aventure, un nouveau candidat beaucoup plus généreux que l’assureur mutualiste surgissait quand la situation économique sera meilleure, il n’aura finalement qu’à peine deux ans à attendre… Dans l’immédiat, avant minuit, Groupama Rhône-Alpes Auvergne a prolongé son bail à Décines. Groupama Stadium est donc parti pour rester !