Dominique Godet a décidé de dire « stop ». Le directeur général de l’assureur mutualiste lyonnais Sham (422 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, 550 collaborateurs), spécialisé dans les risques médicaux, ne joue plus le jeu de la guerre des tarifs actuellement en cours dans le marché français de la responsabilité civile médicale des hôpitaux publics.
Alors que plusieurs nouveaux acteurs -anglo-saxons notamment – ont cassé les prix ces dernières années raflant la mise lors d’appels d’offre lancés par les centres hospitaliers, Sham fait le choix de se retirer, au moins momentanément, de la course. Une décision forte, puisqu’il s’agit là de son métier historique, qui représente 50% de son activité en France et dont elle est encore le leader avec environ 60% des parts de marché.
« Ce n’est pas tenable«
« Il faut se rendre compte que le marché de la responsabilité civile des hôpitaux a enregistré une baisse de 40% de ses tarifs au cours des cinq dernières années. Ce n’est pas tenable alors que les risques médicaux sont toujours élevés dans les établissements de santé. Nous allons perdre des clients mais nous préférons nous retirer des appels d’offre, jusqu’à ce que le marché redevienne rationnel », commente Dominique Godet.
Sham n’est ainsi, depuis peu, plus l’assureur des HCL « car nous étions plus chers qu’un concurrent dont je ne comprends pas comment il peut équilibrer ses comptes avec ce contrat », commente le directeur général. Pour compenser cette baisse d’activité assumée en France, le groupe mise sur ses marchés à l’international. Leader du secteur en Espagne et en Italie du Nord, Sham a aussi mis un pied sur le marché allemand.