Boris Heim, pion­nier du nouveau télé­tra­vail avec Extra­mu­ros

Le concept

Le réseau extra­mu­ros, créé fin 2018 par Boris Heim et Benoit Herr­mann, regroupe une tren­taine d’es­paces de cowor­king péri­ur­bains et ruraux situés dans la grande et petite couronne autour de Lyon. La société propose aux employeurs publics ou privés, de louer des postes de travail à leurs sala­riés, près de chez eux, dans l’un de ces espaces (1500 places dispo­nibles), et prône une nouvelle forme de télé­tra­vail, alter­na­tive au télé­tra­vail rési­den­tiel. « Les postes sont loués à la demande par les entre­prises. Le sala­rié peut ainsi travailler à quelques minutes de chez lui dans l’un de ces espaces. On a choisi de créer un réseau aux quatre coins de la région, pour appor­ter une nouvelle clien­tèle aux co-working péri­ur­bains, qui fonc­tionnent tous de manière assez isolée, chacun dans leur coin », détaille Boris Heim, habi­tué d’un co-working à Neyron, dans l’Ain.

Pourquoi ça va carton­ner

Extra­mu­ros mise sur la densité de son réseau et la multi­pli­ca­tion de ses « tiers-lieux », troi­sième voie entre la maison et l’en­tre­prise. « Le nom extra­mu­ros signi­fie qu’on évite aux gens d’al­ler intra­mu­ros, et on ne les fait pas non plus rester entre les murs de leur maison, explique le co-fonda­teur. Beau­coup de gens pensent que le télé­tra­vail c’est être à la maison, en pyjama, sans vrai cadre de travail. Chez nous, le sala­rié sort de son isole­ment domi­ci­laire  » Autres avan­tages de cette formule selon le diri­geant : «  Il est à 5 minutes de chez lui, donc il évite aussi les bouchons sur la route. Et puis il y a tout un aspect social. Cela permet à des travailleurs de secteurs complè­te­ment diffé­rents de se rencon­trer et d’échan­ger pendant les temps de pause. C’est béné­fique pour tous. »

L’actu

La crise du Covid a nette­ment fait évoluer le regard, assez frileux jusqu’a­lors, de la société sur le télé­tra­vail. « Il y avait un gros problème d’ac­cul­tu­ra­tion sur le télé­tra­vail en France. On pense que cette crise et ce télé­tra­vail forcé nous ont fait gagner dix ans, avance Boris Heim. Les entre­prises se sont rendues compte qu’elles pouvaient avoir confiance en leurs sala­riés, qui sont tout aussi effi­caces hors des bureaux. On vise des entre­prises qui ont compris ça et qui peuvent ainsi se lais­ser séduire par notre modèle pour leurs sala­riés, un ou deux jours par semaine. Tout est une ques­tion de dosage, il ne faut surtout pas tuer l’es­prit d’équipe et d’en­tre­prise. »

Le finan­ce­ment

Boris Heim et son asso­cié Benoit Herr­mann ont chacun investi 4000 euros dans l’aven­ture extra­mu­ros. « Nous avons un modèle simple et sans enga­ge­ment pour les entre­prises. Nous appliquons un tarif unique : 30 euros, hors taxes, par jour et par poste. Sur ces 30 euros, on en reverse 25 à l’es­pace de co-working et on en garde 5 pour nous », indique le co-fonda­teur, qui vise d’abord à faire connaître sa société pour atti­rer de nouveaux clients avant de dévoi­ler son chiffre d’af­faires. Une levée de fonds est envi­sa­gée pour déve­lop­per un nouvel algo­rithme et faci­li­ter la réser­va­tion des places de travail dispo­nibles en ligne à l’ave­nir. 

Le diri­geant

Ancien jour­na­liste (DNA, France 3, AFP), expa­trié ensuite pendant 15 ans aux Pays-Bas, Boris Heim rentre en France en janvier 2018 et devient free-lance en commu­ni­ca­tion. Il s’ins­talle dans un espace de co-working à Neyron et décide de créer, avec Benoît Herr­mann, le gérant de ce lieu, le réseau extra­mu­ros fin 2018.

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