Malgré le contexte de crise sanitaire, le troisième fabricant français de pâtes fraîches Saint-Jean investit plus de 48 millions d’euros pour agrandir le principal site de l’entreprise. Dans un marché des pâtes farcies en perpétuelle croissance (plus de 5% par an), le groupe aux 430 collaborateurs a obtenu les droits des terrains autour de son usine la plus importante, à Romans-sur-Isère.
Les travaux visent une augmentation de 7000 m² du site dédié à la production de pâtes farcies, pour un total de 20000 m². De plus, 4500 m² vont être consacrés à la centralisation du stockage et la préparation de commandes, et 2500 m² seront quant à eux utilisés pour les locaux techniques. Mais le principal objectif reste la construction du nouveau siège social de l’entreprise, pour un total de 4500 m². « il s’agit du plus grand investissement de l’entreprise à ce jour. Nous n’avons pas reçu de subventions, nous le finançons avec nos fonds propres et différents emprunts », commente Guillaume Blanloeil, le président de Saint-Jean.
Une croissance rapide et continue
Le calendrier est le suivant : livrer la plateforme logistique en mars 2022, l’usine de pâtes en septembre, puis le siège social en 2023. Le groupe qui compte six sites industriels en France, a vu son chiffre d’affaires passer de 19 à 83 millions en l’espace de quinze ans. Après avoir acquis un nouveau site pour la production de quenelles en 2016, l’entreprise a créé sa nouvelle identité « Pastier Saint-Jean depuis 1935 » et s’est lancée sur le marché des pâtes farcies en 2019. Cette année, Saint-Jean a racheté le groupe Deroux et, malgré la crise du Covid (qui l’a vu perdre 25% de son activité par l’arrêt forcé du secteur de la restauration) lance donc ce chantier sur son principal site.
Les objectifs de la PME Drômoise : « A l’horizon 2030, nous voulons atteindre une capacité de production de 15000 tonnes de pâtes farcies. Aujourd’hui, nous pesons 7% du marché, nous désirons peser 10 % dans dix ans », détaille Guillaume Blanloeil. De plus, le groupe veut prendre le virage de l’international : « l’exportation ne représente que 2% de notre chiffre d’affaires, notre but est de passer à 10% en 2030 » en se basant notamment sur l’Allemagne, la Chine ou la Corée du Sud comme nouveaux marchés. En transformant son principal site de production, Saint-Jean prend donc un tournant stratégique majeur, avec pour but de concurrencer, à terme, les deux mastodontes du marché des pâtes fraiches, Lustucru et Rana.