Le concept
Smash est souvent présenté comme le WeTransfer lyonnais. C’est à la fois vrai et très réducteur. Vrai, car la start-up d’une dizaine de collaborateurs, installée dans l’incubateur H7 de la Confluence, propose un service gratuit de transfert de fichiers volumineux. Mais la comparaison est très réductrice, car Smash, qui s’adresse avant tout aux utilisateurs dans un cadre professionnel, a développé plusieurs fonctionnalités associées dans une formule payante par abonnement : options de contrôle des envois pour la sécurité, outils de tracking (nombre de téléchargements, d’ouvertures, par qui, quand…) pour le marketing, ou encore possibilité de personnalisation du design de la page de téléchargement ou de diffusion de contenus promotionnels (vidéo par exemple) pendant le temps de téléchargement des fichiers.
Pourquoi ça va cartonner
Lancé en 2017 et disponible en six langues, Smash revendique plus d’un million d’utilisateurs par mois dans le monde (dont 70 % à l’international) pour sa version gratuite. « Pour se faire connaître des utilisateurs, notre stratégie est de proposer la meilleure offre gratuite du marché. Et cela fonctionne : en moyenne, quand un utilisateur de Smash envoie des fichiers à cinq destinataires, l’un d’eux utilisera ensuite notre service, et ainsi de suite… », dévoile Romaric Gouedard-Comte qui compte ensuite attirer ces utilisateurs vers la version payante pour générer des revenus. La start-up revendique déjà 10 000 abonnés, dont quelques belles références à l’image d’Universal, de Sodexo, des Mairies de Paris et de Marseille ou encore dernièrement du club de Manchester United… « Notre ambition est de devenir un des principaux acteurs du transfert de fichiers au niveau mondial », annonce Romaric Gouedard-Comte.
L’actu
Smash fait partie des (rares) entreprises à profiter de la crise sanitaire. La généralisation du travail à distance se traduit sans surprise par une inflation de l’envoi de fichiers entre collègues ou vers l’externe. « Nous constatons une explosion des usages depuis le début du premier confinement. Notre activité croît tous les jours et nous battons tous les mois nos records. C’était encore le cas en octobre, avec plus de 1,1 million d’utilisateurs », rapporte le dirigeant, alors que les projections des analystes tablent sur un doublement du marché du partage de fichiers au cours des cinq prochaines années. Des perspectives alléchantes, rendues possibles par la digitalisation croissante des entreprises ainsi que la généralisation de la fibre, en attendant l’arrivée de la 5G.
Le financement
Smash a bouclé, en septembre 2019, une levée de fonds de 1,5 million d’euros auprès de business angel et d’un family office avec l’objectif d’étoffer ses équipes et d’intensifier le développement technologique de sa solution. Mais, face à l’essor du marché, la start-up réfléchit d’ores et déjà à une nouvelle levée de fonds d’un montant « beaucoup plus important » pour poursuivre son déploiement à l’international.
Le fondateur
Romaric Gouedard-Comte a eu l’idée de créer Smash alors qu’il travaillait au sein de l’agence Havas Digital. Il s’est associé, dans cette aventure entrepreneuriale, à son frère Rémi, diplômé d’une école de commerce, et à son père qui a conseillé des start-up pour le compte d’un cabinet-conseil en stratégie.