Au-delà des « cher Jean » et « cher Laurent » et autres amabilités échangées samedi, le Premier ministre et le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’ont pas manqué de faire de la politique tout au long de la journée de samedi. Un brin agacé de la virulence des critiques de Laurent Wauquiez sur la campagne de vaccination, Jean Castex a mis les points sur les « i » dès samedi matin dans l’Allier devant Laurent Wauquiez sur le thème « dans la conjoncture actuelle, nos compatriotes ne comprendraient pas que nous nous perdions dans des polémiques et des chicayas inutiles ». La négociation s’était poursuivie fort tard vendredi soir pour arriver à un accord global sur le plan de relance Etat-Région en Auvergne-Rhône- Alpes.
Outre les 2,1 milliards d’euros de projets financés globalement à part égale entre l’Etat et la Région dans le cadre des trois priorités de « France Relance » au plan national (cohésion territoriale, compétitivité, transition écologique), Laurent Wauquiez avait insisté pour que le pacte ferroviaire Auvergne et Rhône-Alpes figure aussi dans l’accord (soit 800 millions d’euros dont le financement des alternatives à l’A 45), tout comme les mesures à destination des jeunes (10 000 places de formation dans le cadre du dispositif national « un jeune, une solution ») pour 128 millions d’euros. Sans oublier l’accord pour la généralisation de la fibre optique en Auvergne pour 123 millions, qui justifiait la 1 ère étape du déplacement ministériel de samedi dans l’Allier.
« Tout de suite et partout »
En insistant pour que la totalité de ces dossiers figurent dans l’accord sur le plan de relance Etat-Région, Laurent Wauquiez s’assure que tout sera bien traité rapidement en 2021/2022 comme prévu pour tout ce qui relève de « France Relance ». « Tout de suite et partout », a martelé, comme en écho, Jean Castex. Et quand le président de la région a indiqué qu’il avait voulu que ce plan de relance régional soit signé à Lyon, le Premier ministre lui a répondu que les deux précédents plans de relance régionaux avaient, eux aussi, été signés dans les régions concernées et non à Paris. Entre l’Allier et le siège de la Région, Jean Castex n’a pas manqué de faire un détour par l’Hôtel de Ville de Lyon pour une rencontre jugée constructive aussi bien par Grégory Doucet que par le Premier ministre. Le maire de Lyon a ainsi pu présenter les nombreux projets en matière de transition écologique qu’il entend mettre en œuvre et qui devraient trouver place dans le plan de relance.

En matière industrielle (industrie du futur), alors qu’Auvergne-Rhône-Alpes revendique d’être la première région industrielle de France, Jean Castex s’est réjoui de voir le succès remporté par les appels à projets du plan de relance. Pour Laurent Wauquiez, cela tient aussi au fait que tous les acteurs savent travailler intelligemment ensemble dans cette région. Le président de la CCI de région, Philippe Guérand ; le président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Luc Raunicher et le directeur régional de Pôle Emploi, Pascal Blain, assistaient d’ailleurs tous à cet après-midi de signature consensuelle.
Et cerise sur le gâteau, le Premier ministre a annoncé que les hôpitaux d’Auvergne-Rhône-Alpes ne seraient pas oubliés, non plus. Outre les revalorisations de salaires décidés dans le cadre du Ségur de la Santé, Jean Castex a indiqué qu’une enveloppe de 1,5 milliard d’euros sera débloquée pour financer des investissements dans les établissements installés dans l’ensemble des douze départements d’Auvergne-Rhône-Alpes. S’agissant du plan de relance en tant que tel, ce ne sont pas moins de 101 projets dans la Métropole et le département du Rhône qui vont bénéficier des financements conjoints de l’Etat et de la Région, notamment l’Académie de l’OMS (centre de formation), le nouveau bâtiment du CIRC (Centre international de recherche contre le cancer), le Musée des tissus, la gare de la Part-Dieu, la Viarhona, le campus numérique ou bien encore des maisons de santé pluridisciplinaires.