COVID-19 : Sanofi va fabriquer le vaccin John­son & John­son à Marcy-l’Etoile

Après le site de Francfort engagé aux côtés de Pfizer-BioNtech, c’est le site historique de Marcy-l’Etoile de Sanofi qui va participer à la production du vaccin de Johnson & Johnson à partir de la fin de l’été, au rythme de 12 millions de doses par mois.

La réunion de tous les acteurs poten­tiels concer­nés par la fabri­ca­tion de vaccins contre le Covid-19 en sous-trai­tance, début février, à l’ini­tia­tive d’Emma­nuel Macron, débouche sur des annonces concrètes. Ainsi, Sanofi annonce-t-il la mobi­li­sa­tion d’un deuxième de ses sites après celui de Franc­fort engagé auprès de Pfizer-BioN­tech. Cette fois-ci, c’est le site histo­rique de Marcy-l’Etoile, créé par Marcel Mérieux, élève de Louis Pasteur, en 1917 qui va produire en sous-trai­tance, un deuxième vaccin, en l’oc­cur­rence, celui de John­son & John­son.

Ce vaccin unidose doit encore décro­cher son auto­ri­sa­tion de mise sur le marché auprès de l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment. Lorsque le feu vert des auto­ri­tés euro­péennes et natio­nales sera donné, la fabri­ca­tion devrait pouvoir commen­cer, à partir de la fin de cet été. « Nous conti­nuons notre acti­vité habi­tuelle, explique Alain Denis, direc­teur d’éta­blis­se­ment de Sanofi Pasteur Marcy-l’Etoile. Nous travaillons en mode projet avec une équipe dédiée pour être en capa­cité d’ai­der John­son & John­son à augmen­ter la fabri­ca­tion de son vaccin contre la Covid-19. Il y a des aspects trans­fert de tech­no­lo­gie à prendre en compte et une mise en œuvre à orga­ni­ser. L’objec­tif, c’est d’être en capa­cité de four­nir 12 millions de doses par mois à partir de la fin de l’été et jusqu’à la fin de l’an­née. Nous pren­drons en charge plusieurs étapes de la fabri­ca­tion du vaccin : la formu­la­tion, la répar­ti­tion, l’ins­pec­tion visuelle et les contrôles asso­ciés ».

610 millions € d’in­ves­tis­se­ments

Le site de Marcy-l’Etoile de Sanofi, berceau histo­rique du groupe Mérieux (qui a cédé sa branche vaccins humains et vété­ri­naires à Rhône-Poulenc en 1994, racheté ensuite par Sanofi) repré­sente un maillon clé dans l’or­ga­ni­sa­tion du groupe phar­ma­ceu­tique avec 3 500 personnes (75% en produc­tion et 25% en R & D) répar­ties en 65 bâti­ments sur une quaran­taine d’hec­tares. A l’oc­ca­sion de la venue sur place en juin dernier d’Emma­nuel Macron, 610 millions € d’in­ves­tis­se­ments indus­triels et R & D avaient été annon­cés pour les sites lyon­nais de Sanofi (Marcy-l’Etoile et Neuville-sur-Saône).

De son côté, le direc­teur géné­ral de Sanofi, Paul Hudson, déclare : « Même si notre prio­rité est de pour­suivre le déve­lop­pe­ment de nos deux candi­dats-vaccins contre la COVID-19, nous ne pouvons négli­ger le fait qu’il importe d’aug­men­ter les appro­vi­sion­ne­ments et d’étendre l’ac­cès aux vaccins contre la Covid-19. En consé­quence, dès lors que nous dispo­sons des capa­ci­tés de fabri­ca­tion adéquates et sans pour autant compro­mettre la fabri­ca­tion d’autres médi­ca­ments et vaccins essen­tiels, nous avons décidé de faire preuve de soli­da­rité à l’égard de nos pairs du secteur phar­ma­ceu­tique et de conti­nuer à faire notre part dans la lutte contre la Covid-19. »

S’agis­sant de l’ac­cord de Sanofi avec Pfizer-BioNTech, il porte sur la fabri­ca­tion et la four­ni­ture de plus de 125 millions doses du vaccin COVID-19 que ces deux entre­prises ont déve­loppé conjoin­te­ment. Au siège du groupe, on rappelle que la prio­rité de Sanofi est bien de pour­suivre le déve­lop­pe­ment de ses deux candi­dats-vaccins contre la Covid-19 : l’un en colla­bo­ra­tion avec GSK (avec une tech­no­lo­gie de protéine recom­bi­nante utili­sée dans un vaccin contre la grippe saison­nière), l’autre en parte­na­riat avec Trans­late Bio pour un vaccin à ARNm. Le premier candi­dat-vaccin, si les diffé­rentes phases se passent au mieux, pour­rait être dispo­nible au 4e trimestre 2021.

Du côté de Boeh­rin­ger Ingel­heim, leader dans les vaccins vété­ri­naires, dont le président France, Erick Lelouche, parti­ci­pait à la réunion avec Emma­nuel Macron début février, on se montre plus circons­pect, en revanche, quant à la capa­cité d’une usine de produc­tion de vaccins vété­ri­naires à fabriquer des vaccins humains en sous-trai­tance. « On regarde, on évalue la faisa­bi­lité, mais les obstacles indus­triels et régle­men­taires sont réels », précise un porte-parole de l’en­tre­prise.

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