Première satisfaction pour le directeur régional de la Banque de France, Christian Jacques Berret (photo) : 4 200 entreprises et établissements de la région ont répondu à sa traditionnelle enquête de janvier, sur le bilan de l’année écoulée et les perspectives de celle en cours. « Nous avons reçu autant de réponses que d’habitude », explique le patron régional de la Banque de France. Premier constat sans surprise sur la photographie de 2020 : une récession historique depuis 1945. Au niveau national, le PIB a chuté de 8,3% (-7,3% pour la zone euro et –3,5% dans le monde entier).
En Auvergne-Rhône-Alpes, les chiffres d’affaires dans l’industrie ont baissé de 9,8%, avec des secteurs encore plus touchés que d’autres tels que l’automobile et par voie de conséquence le décolletage et le caoutchouc. Fort recul des performances à l’export : – 13%. Situation très compliquée aussi dans les services marchands qui s’effondrent – 13,2% avec même un – 29,6% pour l’hébergement-restauration. Situation difficile aussi pour le transport-entreposage (- 7,1%) et l’ingénierie technique (- 8,3%). En revanche, situation quasiment stable pour les métiers de l’informatique (-0,3%). Le secteur de la construction n’échappe pas à la règle générale (-7,9%), les travaux publics étant un peu plus affectés (-8,4%) que le bâtiment (-7,7%).
14 milliards € de PGE en Auvergne-Rhône-Alpes
Au total, 75% des entreprises ont enregistré une baisse d’activité en 2020 et les investissements ont fortement diminué (- 16% dans l’industrie). Conséquence logique, les rentabilités d’exploitation se sont dégradées. Mais les mesures gouvernementales ont bien joué leur rôle d’amortisseur, qu’il s’agisse du chômage partiel (les effectifs n’ont que peu baissé, hormis dans l’intérim) ou des PGE (prêts garantis par l’Etat). En Auvergne-Rhône-Alpes, à la veille de Noël, 14 milliards € de PGE avaient été distribués auprès de 82 500 entreprises, soit 11% du montant total des PGE dans l’Hexagone.
Pour 2021, Christian Jacques Berret, au regard des réponses des entreprises, parle d’un « redressement net mais encore insuffisant ». Dans la région, l’activité des entreprises industrielles devrait rebondir de 5,8% avec une accélération des débouchés à l’export + 6,6%. Bonne orientation notamment pour la métallurgie (+ 6,9%) et le caoutchouc-plastique (+ 8,3%). Progression également pour le matériel de transport (+ 7,3%) et les machines et équipements (+ 6,5%). Joli rebond, par ailleurs, pour les services (+ 8,5%) avec une inconnue pour l’hébergement-restauration suivant la date de réouverture effective des établissements. Dans l’informatique, un bonus de 8% est même attendu. Pour la construction, la croissance espérée est de 4,6%. Elle bénéficiera plus au bâtiment (+ 5%) qu’aux travaux publics (+ 3%). Du côté des effectifs, plutôt épargnés (à part l’intérim) en 2020, pas de hausse significative attendue en 2021. En revanche, un joli dégel des investissements s’annonce dans l’industrie avec une reprise attendue de 24%.
« Ce qui compte, c’est la confiance et la capacité de rebond, explique Christian Jacques Berret. Nous croyons au rebond. Il faut investir dans des secteurs d’avenir. Et pour investir, il faut la confiance ». Et de conclure : « Peut-être que cette crise fera un peu moins de dégats que ce qu’on aurait pu craindre. Il faut parier sur l’avenir ».