« C’était une autre époque, un autre siècle, un autre monde, sans portable, sans internet. Les gens venaient sans rendez-vous. Et on n’allait pas chez les clients. Ce n’était pas le même métier. » Nostalgique, Alain Jakubowicz, 44 ans après sa prestation de serment fin 1976 ? « Non, mais tout était différent », répond le médiatique et engagé avocat qui a multiplié les grosses affaires (procès Barbie, Papon et Touvier, crash du Rio-Paris…) tout au long de sa carrière.
Jusqu’à la dernière en date, l’assassinat de la petite Maëlys, en assurant la défense de Nordahl Lelandais, dont le procès doit se tenir en mai prochain. Et, quand il se retourne sur plus de quatre décennies, il ne peut s’empêcher de se laisser aller à une certaine mélancolie : sa magnifique bibliothèque, va-t-il la conserver ? « Tout le monde est face à l’écran. Reste l’oralité des débats, mais on commence sérieusement à la remettre en cause », ajoute Alain Jakubowicz. Une certitude, il ne regrette pas d’avoir multiplié les engagements associatifs (Crif, Licra) et politiques (élu à la Mairie de Lyon de 1989 à 1995) : « Cela a été une façon de me régénérer, de ne pas rester dans mon bureau. »
L’affaire qui l’a marqué : Il a défendu les familles de victimes dans la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc (39 morts en 1999). Après les indemnisations financières obtenues pour chaque famille, le verdict débouchera sur des peines sévères avec de la prison ferme pour le directeur du tunnel. « La seule catastrophe où la justice a été aussi bien rendue », dira Alain Jakubowicz.
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