Erick Lelouche, président de Boehringer Ingelheim en France résume en quelques mots l’année écoulée pour le groupe pharmaceutique familial allemand : « une dynamique positive pour le groupe en France, malgré le contexte sanitaire ». Présent à la fois en santé humaine et animale (Boehringer Ingelheim a racheté Merial, leader dans les vaccins vétérinaires en 2017), le laboratoire allemand a réalisé une croissance de 3% de son chiffre d’affaires à 19,57 milliards € l’an dernier (+ 5,6% hors effet devises). Quant au résultat après impôt, il ressort en hausse de 12,5% en glissement annuel à 3 milliards €. Et, surtout, Boehringer Ingelheim a réalisé son plus gros investissement historique en R & D l’an dernier à 3,7 milliards €, soit 7% de plus qu’en 2019, entre autres dans la recherche de thérapies potentielles contre le Covid.
Plus de 230 millions € investis à Jonage
Les investissements sont aussi industriels et cela concerne directement la région lyonnaise avec un chantier majeur : la construction d’un nouveau site de production de vaccins vétérinaires à Jonage contre la fiève aphteuse et d’autres maladies infectieuses animales. Un investissement stratégique de plus de 230 millions € avec les premiers lots qui devraient sortir des lignes de production début 2023. Avec, à la clé, une centaine de créations d’emploi.
Une réflexion est aussi engagée sur l’ensemble des sites du groupe allemand, présent en région lyonnaise (santé animale) et toulousaine (santé humaine). « Nous travaillons également sur la feuille de route de nos sites de Saint-Priest et de Lentilly avec, à terme, l’objectif de concentrer nos activités et de renforcer nos capacités de bioproduction dans la région, explique Erick Lelouche. Nous réfléchissons à plusieurs options de reconversion pour notre site historique de Lyon-Gerland où Merial avait ses premiers laboratoires et auquel nous entendons bien donner une deuxième vie après l’arrêt de la dernière activité de production de cette unité, fin 2020 ».
Cette phase de réflexion va se poursuivre jusqu’à la fin du 1er semestre de cette année. Viendra ensuite le temps d’éventuelles adaptations avec l’idée de conforter la spécialisation les deux sites français du groupe. Toulouse se renforcera sur son cœur de métier : la pharmacie humaine, tandis que la région lyonnaise sera confirmée dans sa vocation biologique et vétérinaire, la France restant une place forte du groupe allemand.