Cette fois-ci, le parti LR ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Aucune manœuvre cynique d’Emmanuel Macron ou Jean Castex. Juste des déclarations dominicales de son vice-président délégué, Guillaume Peltier, qui veut tout simplement instaurer une justice d’exception sans appel possible, quitte à envisager la sortie de la France de la Cour européenne des droits de l’homme pour parer une éventuelle condamnation de la France par la justice européenne. Rien que cela.
Déclarations qui provoquent un tollé général (RN excepté, une formation politique qui a compté dans ses rangs… Guillaume Peltier, il y a plus de 20 ans). Guillaume Larrivé est monté au créneau instantanément. Puis le président de LR, Christian Jacob, a réagi dès dimanche soir par ce que l’on appelle habituellement un « recadrage ». Ce lundi, le président de la fédération LR du Rhône, Alexandre Vincendet, a lui aussi, précisé qu’aucun compromis n’était envisageable, ni acceptable vis-à-vis du RN.
« Il n’a plus sa place parmi nous »
Sébastien Michel, maire LR d’Ecully depuis un an, va plus loin. Il considère que « Guillaume Peltier a franchi une limite qu’en tant que républicain (il) ne peut accepter ». Après avoir rappelé l’héritage gaulliste de sa formation et celui de Jacques Chirac plaçant « la lutte contre l’extrême droite au cœur de son engagement au service de la France », il regrette que « certains, obsédés par leur opposition à la politique gouvernementale, semblent l’oublier. Il est de notre devoir de le leur rappeler ». Aussi, bien qu’en prenant acte des déclarations de Christian Jacob dénonçant la dérive de Guillaume Peltier, Sébastien Michel, réclame des sanctions pour « faire cesser toute ambiguité » : à savoir, le retrait de sa délégation de vice-président délégué. Et Sébastien Michel de conseiller à Guillaume Peltier de changer de parti politique. Sous entendu, qu’il « retourne à ses premières amours ». En conclusion : « Guillaume Peltier a franchi la ligne rouge. Il n’a donc plus sa place parmi nous ».
En plein psychodrame sur l’investiture LR donnée ou pas à Renaud Muselier, Sébastien Michel s’était étonné que son parti ne trouve rien à redire au fait que le maire LR de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret ait donné la tête de liste aux régionales dans la Nièvre à un représentant du parti de Nicolas Dupont-Aignan, ancien membre du FN.
Bref, réussir la synthèse entre les Ciotti, Morano, Peltier d’un côté ; Baroin, Barnier, Rottner, de l’autre ne sera bientôt plus possible. LR n’en finit pas de se fracturer. Le temps où le parti gaulliste revendiquait d’être le « métro à 18 heures » est d’une époque révolue…