Le président sortant LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes savoure son succès. Deux ans après le cinglant camouflet des européennes où la liste LR n’atteignait pas les 9%, Laurent Wauquiez vient de prendre une revanche éclatante après deux ans de traversée du désert et de repli sur ces terres d’Auvergne-Rhône-Alpes. Au-delà de sa facile réélection, c’est l’ampleur de sa victoire qui lui tient à cœur, et notamment les 2 points de plus qu’il réalise par rapport au président des Hauts-de-France. Car tout le monde a bien compris que, désormais, le match entre Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand pour la prochaine élection présidentielle est lancé.
Rencontre Wauquiez-Barnier
Alors que Xavier Bertrand a lancé sa campagne dès mars dernier en pleine crise sanitaire, Laurent Wauquiez dit qu’il se donne encore quelques semaines pour réfléchir et prendre sa décision. Une chose est sûre : il n’est pas question pour lui de se rallier au président des Hauts-de-France, lui qui a claqué la porte de LR avec perte et fracas quand Laurent Wauquiez en était le président. Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes sait que sa cote de popularité reste élevée chez les militants du parti. Et, si d’aventure, il devait, in fine, se rallier à un autre panache que le sien, nul doute que ce serait plutôt vers Michel Barnier qu’il se tournerait. La rencontre de fin de campagne entre les deux hommes à la veille du 1er tour n’est pas passée inaperçue.
Quant à ses adversaires du 2e tour dans la région, ils n’ont pas amélioré leur score du 1er tour. L’écologiste Fabienne Grébert, qui emmenait une liste fusionnée avec l’apport des listes PS-PRG de Najat Vallaud-Belkacem et PCF-LFI de Cécile Cukierman, plafonne à 33,5%, soit l’addition des 3 listes de gauche et de celle de LO. Pour le RN, Andréa Kotarac recule d’un point à 11,1%, soit un score divisé par deux par rapport aux précédentes régionales de 2015. Avec 136 élus, Laurent Wauquiez disposera d’une très large majorité, renforcée par rapport à la mandature sortante. La gauche comptera 51 sièges et le RN, 17.
Les trois listes perdent des voix en 6 ans
Bien sûr, l’abstention record reste l’enseignement majeur de ce scrutin. Comme aux municipales de l’an dernier, les deux tiers des électeurs ont boudé les urnes. Dans certaines communes (Vaulx-en-Velin entre autres), l’abstention dépasse les 80%. Chez les jeunes, elle approche de 90%. Phénomène plus qu’inquiétant et sur lequel la classe politique n’a pas vraiment de réponse, scrutin après scrutin.
Si l’on analyse les résultats de dimanche soir en nombre de voix et non plus en pourcentage, on s’aperçoit que Laurent Wauquiez est réélu triomphalement avec 961 000 voix soit 240 000 voix de moins qu’en 2015. La gauche avec 586 000 voix a perdu la moitié de ses suffrages en 6 ans. Et les 195 000 voix du RN ont été divisées par plus que 3 par rapport au précédent scrutin régional. Raison de plus pour ne pas échafauder ce que sera la prochaine présidentielle dans moins de dix mois maintenant. Même avec une participation affaiblie, elle sera, a minima, deux fois supérieure à celle de dimanche dernier. Difficile, donc, de prendre comme référence ce scrutin régional.