Nouvelle étape essentielle dans l’avancée de la liaison à grande vitesse Lyon-Turin. Un peu plus de 3 milliards d’euros de travaux ont été attribués officiellement, mercredi, par le maître d’ouvrage public franco-italien, TELT, via son président Hubert du Mesnil, en présence de la coordinatrice européenne Ivera Radicova, concernant la partie française du tunnel international, soit 45 km. Pour les 12,5 km de la partie italienne, les marchés seront attribués dans quelques mois. Pour les 45 km français, ce sont 3 lots qui ont été confiés à 3 groupements. Le lot 1 (21,9 km pour 1,47 milliard €) revient à un groupement franco-italien dans lequel figurent Eiffage et Spie Batignolles. Le lot 2 (23,1 km pour 1,43 milliard) est attribué à Vinci Construction et sa filiale Dodin Campenon Bernard. Et le lot 1 (3 km pour 228 millions €) concernant une partie géologiquement compliquée, est confié à un groupement helvético franco italien (comprenant le Français NGE).
Accélérer sur les voies d’accès
Pour ces 3 lots, les sept tunneliers arriveront d’ici à un an et creuseront jusqu’en 2027/2028. Viendra ensuite le temps de la pose des voies ferrées et des essais pour une livraison de l’ouvrage en 2030/2031. Reste encore à avancer sur le dossier des voies d’accès côté français (140 km de Lyon à l’entrée du tunnel) avec un certain agacement des autorités européennes par rapport aux lenteurs hexagonales sur ce dossier. L’Europe, qui a pris le taureau par les cornes en prenant à sa charge 55% du financement du tunnel international et en acceptant d’aller jusqu’à 50% de financement des voies d’accès, aimerait que les autorités françaises accélèrent désormais la cadence.
Le choix du tracé devrait être acté d’ici à la fin de l’année. Mais le calendrier détaillé du chantier est encore flou. Difficile d’imaginer un tunnel opérationnel alors que les voies d’accès ne serait pas prêtes… Pour Jacques Gounon, (photo) président du Comité pour la Transalpine, « l’Europe vient d’acter la possibilité de taux de cofinancement sans précédent, à la hauteur des enjeux écologiques et économiques du Lyon-Turin. Il est essentiel que l’Etat saisisse cette opportunité exceptionnelle en clarifiant dès que possible ses engagements ». C’est justement le message porté en début de semaine par une dizaine de parlementaires de la majorité LREM, dont le Lyonnais Thomas Rudigoz, lors d’une réunion avec le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Le chantier du Lyon-Turin avance, d’ores et déjà, à travers sept sites de travaux. 20% de l’ensemble du projet global ont été réalisés.