Arrivé dimanche en terre lyonnaise, Emmanuel Macron a commencé sa virée à la préfecture pour une nouvelle édition du Dîner des Grands Chefs, le rendez-vous institué au début des années 2010 par OIivier Ginon pour rendre hommage à Paul Bocuse. Le chef de l’Etat et le président de GL events ont ainsi reçu plus de 300 chefs et professionnels du Food Service en marge du SIRHA. Parmi les convives, les chefs les plus célèbres et admirés de la gastronomie mondiale d’Alain Ducasse à Georges Blanc ou Marc Veyrat, de Guy Savoy et Pierre Gagnaire à Anne-Sophie Pic, et des figures bien connues de la gastronomie lyonnaise comme Tabata Mey, Christian Tetedoie, Christophe Marguin, Grégory Cuilleron ou Joseph Viola.
En marge de ce défilé de toques blanches immortalisé sur le perron, avant le dîner, les huiles politiques et économiques se pressaient dans les salons de la préfecture. Laurent Wauquiez, Grégory Doucet, Bruno Bernard, Gérard Collomb, pas une des figures locales ne manque à l’appel. Les députés LREM-MoDem sont au grand complet et l’on note même la présence de quelques parlementaires d’opposition (Thomas Dossus, Bernard Perrut,…). Parmi les patrons ayant reçu leur carton d’invitation : le président de la CCI Lyon, Philippe Valentin; l’inoxydable président de la CPME, François Turcas; le PDG du Groupe SEB, Thierry de La Tour d’Artaise; celui de bioMérieux, Alexandre Mérieux; Rémy Weber, ancien PDG de la Lyonnaise de Banque et de la Banque Postale; Guy Sidos, PDG de Vicat; Nicolas Gagneux, président de 6e Sens Immobilier ou Nicolas de Tavernost, président de M6, administrateur de GL events et futur patron opérationnel de l’ensemble TF1-M6.

Côté GL Events, Olivier Ginon et Marie-Odile Fondeur, la directrice du Sirha, ne boudaient pas leur plaisir d’avoir obtenu la venue d’Emmanuel Macron. L’invitation avait été lancée de longue date et réitérée à l’occasion de la venue du chef de l’Etat à Valence, début juin. Le Président de la République, qui est régulièrement en relation avec le PDG de GL Events, avait promis de venir à Lyon. Promesse tenue pour honorer l’ensemble des professionnels des métiers de bouche au SIRHA. « Cette 20ème édition arrive dans un moment que nous avons tous vécu : 18 mois de crise. Ces 18 mois, vous les avez tenus ! » a-t-il adressé au parterre de chefs et de professionnels présents, avant de souhaiter bonne chance à Davy Tissot, pour la finale du Bocuse d’Or. Le chef de l’État a annoncé par ailleurs sa volonté de créer dans la région lyonnaise « un centre d’entraînement et d’excellence pour les concours culinaires », façon « Marcoussis ou Clairefontaine de la gastronomie ».
Bain de foule au SIRHA
Logé au sein de la préfecture par Pascal Mailhos, l’habituel locataire des lieux, Emmanuel Macron a retrouvé les élus locaux pour un petit-déjeuner lundi matin en compagnie de Bruno Bernard, Grégory Doucet et Christophe Guilloteau, président du département du Rhône. Le rendez-vous traîne en longueur et le chef de l’État accuse un léger retard sur le programme initialement prévu lors de son arrivée au SIRHA. Il se faufile parmi la foule, nombreuse, pour échanger quelques minutes avec les professionnels du secteur. « Merci de vous être battus pendant cette crise, et de continuer à vous battre. Il faut continuer de soutenir le secteur de la restauration pour repartir de plus belle », avance-t-il alors, appelant la jeunesse à se tourner vers « ces métiers d’avenir, de sens ».
Applaudi, le Président de la République poursuit sa déambulation dans les allées du salon, en direction des épreuves du Bocuse d’Or. Entouré par son service de sécurité, Olivier Ginon et une nuée de journalistes et photographes, Emmanuel Macron se fraye tant bien que mal un passage dans la foule et reçoit plusieurs cadeaux des exposants dans une ambiance type Salon de l’agriculture, les vaches en moins. Léger moment de tension lorsqu’il est la cible d’un jet d’oeuf qui rebondi sur son épaule sans se casser. L’auteur du jet, un étudiant de 19 ans est rapidement interpellé et menotté. « S’il a un truc à me dire, qu’il vienne, commente alors le président de la République. J’irai le voir après. Allez le chercher. »

Les collectivités et mécènes à l’honneur devant l’OMS
Arrivé à hauteur des épreuves du Bocuse d’Or, le chef de l’État vient encourager (de manière prémonitoire) Davy Tissot et file rapidement en direction de la Cité Internationale pour la cérémonie d’installation de l’Académie de l’OMS en présence de Tedros Adhanom Ghebreysus. Le Président de la République et le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, présentent alors les contours de ce projet, visant à inscrire définitivement la métropole lyonnaise au rang de capitale internationale de la santé. Le futur bâtiment de l’Académie de l’OMS, construit sur 11 000m² dans le biodistrict de Gerland, accueillera chaque année, à compter de son ouverture prévue pour début 2024, 16 000 agents de santé de la santé et du secteur médico-social, et des millions d’autres à distance, dès les prochains mois.

Emmanuel Macron a pris en main personnellement le dossier et annoncé avec le directeur de l’OMS, dès juin 2019, le choix de Lyon, montrant toute l’importance qu’il accorde à ce dossier. « C’était un rêve fou, sa réalisation concrète va permettre de démultiplier les efforts de la France en matière de santé. Investir dans les systèmes de santé est le meilleur moyen de se préparer aux prochaines pandémies », a notamment rappelé le chef de l’État, remerciant chaleureusement l’ancien maire de Lyon, Georges Képénékian, présent dans la salle, dont la précédente majorité avait impulsé ce dossier, aux côtés de la Métropole, de la Région et des mécènes privés (Institut Mérieux, Sanofi, JCDecaux, CNR, GL events, Total, April…). « Quand on parle de Lyon, on parle d’un esprit unique de coopération entre les parties publiques et privées, a notamment rappelé le Président Macron. Les entreprises lyonnaises ont cru à ce projet, et je tiens à remercier Alain Mérieux pour son implication sur ce dossier. »
Pour implanter cette académie, souhaitée comme la future « structure de formation de référence en matière de santé publique » par le président, l’État doit investir plus de 120 millions d’euros. Associées au financement, les collectivités locales, Ville et Métropole, ont chacune injecté 10 millions d’euros dans le projet. Et c’est la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a pris le leadership acceptant de monter sa participation à près de 25 millions d’euros, lorsque le financement s’est avéré difficile à boucler.
Interrogé sur le dossier, Bruno Bernard ne regrette pas de ne pas avoir augmenté sa participation, quitte à laisser le champ libre à la Région qui sera donc le propriétaire du futur bâtiment à Gerland. « Sur un tel dossier d’envergure nationale, je considère que c’est à l’Etat de faire l’effort financier s’il y un dérapage par rapport à l’enveloppe initiale, indique Bruno Bernard. Ville et Métropole ont dit qu’elles n’iront pas au-delà de l’engagement évoqué à l’origine. Nous sommes restés sur cette ligne. A deux mois des élections régionales, en avril dernier, Laurent Wauquiez a allongé 15 millions d’ueors en plus. C’est son affaire ».

L’Académie de l’OMS sera dirigée par l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, présente lundi aux côtés de son successeur Olivier Véran et de sa prédécesseure Marisol Touraine.
