Après le dîner des Grands Chefs dimanche soir à la Préfecture, puis la visite du SIRHA lundi matin, ce sera le deuxième temps fort de la visite d’Emmanuel Macron à Lyon. Le Président de la République présidera ce qui est présenté comme une « séance d’installation », à défaut d’une inauguration, le bâtiment n’étant pas encore construit. Comme dans beaucoup de dossiers stratégiques en matière de santé publique concernant Lyon, l’influence d’Alain Mérieux aura été décisive pour que l’OMS choisisse la Capitale des Gaules pour installer sa future académie de formation. Un équipement majeur que plus d’une ville rêvait de décrocher.
Proche du directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Alain Mérieux a mis tout son poids dans la balance. Avec Jean-Claude Condamin, président de Sogelym Dixence, il a permis à l’Académie de trouver très vite un terrain, qui plus est, situé au cœur du pôle santé lyonnais. Propriétaire du tènement Domilyon (ex siège des laboratoires Domilens) destiné au départ à un programme classique de bureaux, Sogelym Dixence a changé son fusil d’épaule pour permettre au projet d’avancer rapidement.
Bonne dynamique public-privé
« Dès juillet 2020 et nos premiers échanges avec l’OMS, nous avons mis en place une équipe technique, financé le foncier et les études amont du projet, explique Jean-Claude Condamin. Nous avons construit le projet avec l’OMS. Avec notre expérience, nous savons répondre aux demandes complexes de sur de gros projets. Nous avons un rôle d’ensemblier ». Bref, le tandem Mérieux-Condamin a sécurisé l’implantation lyonnaise.
Et, au niveau politique, l’impulsion conjointe de l’Etat jusqu’aux collectivités territoriales a permis de transformer l’essai. Emmanuel Macron a pris en main personnellement le dossier et annoncé avec le directeur de l’OMS, dès juin 2019, le choix de Lyon, montrant toute l’importance qu’il accorde à ce dossier. Logiquement, à Lyon, c’est le préfet Pascal Mailhos qui a conduit, en son nom, toutes les discussions. « Les équipes de l’Etat ont bien travaillé avec les élus. Il y a eu une bonne dynamique public-privé. Il a fallu aller vite pour respecter les délais fixés par l’OMS. Tout le monde s’est mobilisé et on a travaillé en confiance. Cela a bien fonctionné », ajoute Jean-Claude Condamin.
Comme souvent, le coût du projet a augmenté par rapport à l’enveloppe initiale. Et c’est la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui a pris le leadership vis-à-vis de la Métropole et de la Ville de Lyon, acceptant de monter sa participation à près de 25 millions €. C’est elle qui sera propriétaire du bâtiment, à l’issue de la signature de l’acte authentique, prévu jeudi prochain, 30 septembre, dans le cadre d’une vente en l’état futur d’achèvement.
Livraison en décembre 2023
Après la démolition du bâtiment Domilyon qui devrait s’achever dans quelques semaines, la construction de la future Académie pourra commencer (le permis de construire a été obtenu en mai dernier). La livraison du bâtiment de 10 600 m2 en R + 7 est programmée pour décembre 2023.
Cette Académie de l’OMS revendique d’être « la plus vaste et la plus innovante plateforme de formation en matière de santé mondiale ». Elle fonctionnera avec les dernières technologies en matière d’apprentissage numérique et à distance avec des formations « innovantes, personnalisées et multilingues ». Elle sera dotée d’un centre de simulation d’urgences sanitaires de niveau mondial ainsi que d’espaces de collaboration pour la co-conception, la recherche et l’innovation. Autour d’une soixantaine de formateurs et de personnels administratifs seront présents sur place. Plusieurs centaines d’apprenants seront accueillies sur place tout au long de l’année, étant entendu que l’Académie de l’OMS proposera beaucoup de formations à distance. Les premiers cours en distanciels sont en ligne depuis plusieurs mois.
Après avoir passé 3 jours à Marseille au début du mois, Emmanuel Macron consacrera donc 24 heures à Lyon réparties sur deux jours. Et ce, à travers des rencontres choisies : les grands chefs dimanche soir, les professionnels de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation au SIRHA, ce qui lui permettra aussi de saluer la reprise des salons et de l’événementiel très touchés pendant la crise et puis, le lancement de l’Académie de l’OMS, au moment où l’épidémie commencer à refluer tout en montrant l’ampleur du chantier de la santé publique au niveau mondial.