De son Sud-Ouest natal, il avait gardé un accent dont il était très fier. Le verbe haut, la voix rocailleuse, l’œil malicieux, il ne manquait jamais de rappeler cette anecdote qui l’avait marquée enfant. Habitant le même village que le célèbre capitaine d’industrie Sylvain Floirat, ce dernier lui demande un jour où il se trouve chez les parents de Jean-Paul Mauduy, « Et toi, petit, que veux-tu faire plus tard ? »
Intimidé, il lui répond : « Je ne sais pas, je ne suis pas trop doué pour les études ». La réplique de Sylvain Floirat fuse, instantanée : « Tu sais, petit, les diplômes, ça sert à travailler dans les entreprises de ceux qui n’en ont pas ». Autodidacte revendiqué, Jean-Paul Mauduy avait créé une entreprise de chaudronnerie/tuyauterie industrielle, MG, au sud de Lyon, qui connut ses heures de gloire en travaillant pour de grands groupes.
Blessure secrète
Après l’avoir transmise à ses fils, Jean-Paul Mauduy avait gardé comme une blessure secrète les difficultés qui avaient suivi, avec un dépôt de bilan puis une reprise partielle par un groupe parisien. Ce sera la seule ombre dans un parcours impressionnant dominé par de multiples mandats patronaux pendant près de 30 ans. Patron de la métallurgie du Rhône avec, à la clé, la fusion de la petite et de la grande métallurgie, puis président du Medef Rhône-Alpes de 1997 à 2002. Il enchaîne ensuite avec la présidence de la CCI de Lyon puis la CCI de région Rhône-Alpes, fonction qu’il occupera jusqu’à fin 2016, laissant alors la place à Philippe Guérand, à la tête d’une CCI Auvergne-Rhône-Alpes.
Passionné de chasse, il appréciait tout particulièrement la Dombes. Il s’est éteint, hier à 82 ans. Lyon Décideurs présente à sa famille et ses proches ses condoléances les plus sincères.