Alors qu’Emmanuel Macron fêtait hier la 25elicorne (*) française avec trois ans d’avance sur le calendrier fixé, EY confirmait la belle santé de la French Tech en publiant son étude annuelle sur le capital risque. Certes, la France arrive en 3e position sur le continent européen après le Royaume Uni (32,4 milliards d’euros de levées de fonds) et l’Allemagne (16,2 milliards). Mais avec 11,6 milliards levés à travers 784 opérations, la France enregistre une progression de 26% en volume et de 115% en valeur.
L’étude d’EY recense les opérations de financement en fonds propres des entreprises en phase de création ou durant les premières années d’existence réalisé sur l’ensemble de l’année 2021. Soit un montant moyen de près de 15 millions € par opération, sachant que 22 opérations ont représenté des tours supérieurs à 100 millions €, captant plus de 5 milliards d’euros. L’Ile-de-France capte, à elle seule, 80% de ces investissements (soit 9,3 milliards pour 467 opérations), ne laissant « que » 20% à toutes les autres régions réunies. Pour Franck Sebag, associé EY, « la France est aujourd’hui une place forte de l’écosystème européen au sein duquel plus de 115 milliards d’euros ont été investis en 2021 (…) Paris se situe dans le Top 10 mondial des villes les plus attractives au monde ».
3 start up rhodaniennes dans le Top 5 régional
Derrière l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes conservent sa 2e place avec 71 opérations pour 670 millions levés, soit 5,8% des investissements en valeur. C’est la région Occitanie qui arrive sur la 3e marche du podium avec 44 opérations et 531 millions investis, soit un bond spectaculaire par rapport à 2020. Arrivent ensuite, mais loin derrière : PACA avec 305 millions € et la Nouvelle Aquitaine avec 207 millions, puis les Pays de la Loire, la Bretagne et les Hauts de France.
« La région Auvergne-Rhône-Alpes confirme le dynamisme de son écosystème. Parmi le Top 10 des levées réalisées dans cette région, la Fintech se distingue aux côtés des traditionnels secteurs des life sciences & cleantech », détaille Loïc Jeambrun, avocat-associé EY Société d’Avocats région Auvergne-Rhône-Alpes (photo). Le Top 5 des levées en Auvergne-Rhône-Alpes fait apparaître deux entreprises iséroises aux premières places avec eCential Robotics (100 millions) et Verkor (100 millions). Les trois suivantes sont des entreprises rhodaniennes : Agicap (82 millions levés et 600 recrutements annoncés en 2022 – voir article du 10 janvier : https://lyondecideurs.com/2022/01/actu/agicap-recrute-600-personnes-dont-300-a-lyon/) créée par trois entrepreneurs lyonnais, Amolyt Pharma (72,7 millions) et Inova Software (60 millions). Autrement dit 415 millions € levés par 5 entreprises sur les 670 millions d’euros levés au total sur 71 opérations. Il est vrai qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, à la différence d’autres régions, le nombre de levée de fonds a baissé l’an dernier (passant de 82 en 2020 à 71 en 2021). Si les montants ont augmenté (passant de 431 à 670 millions), c’est justement parce qu’il y a eu quelques très grosses levées de fonds.
(*) une licorne est une start up non cotée et non filiale d’un groupe dont la valeur atteint 1 milliard de dollars