Tranquillement réélu en novembre dernier à la présidence de la CCI de Lyon-Métropole – il était le seul candidat en lice -, Philippe Valentin repart à l’attaque avec un plan de mandat 2022–2026 qui se veut très ambitieux. Surnommé « le bulldozer » dans les milieux patronaux, il vise l’équilibre dès cette année, contre 15 millions d’euros de déficit en 2021. La Chambre de commerce engluée depuis plusieurs années dans des difficultés financières liées à une baisse de 75% de ses ressources de l’État en l’espace de cinq ans, Philippe Valentin a tranché dans le vif en opérant une centaine de suppression de postes l’an dernier – dont 80 licenciements – soit un quart des effectifs de l’institution consulaire qui affiche un budget de l’ordre de 50 millions d’euros par an. « Je ne l’ai pas fait de gaieté de cœur, mais cette diminution de la masse salariale va représenter une économie d’environ 7 millions d’euros », précise-t-il. Délesté du Musée des Tissus repris en main par la Région (un poids de près de 1,7 million d’euros par an en moins), Philippe Valentin compte aussi faire des économies sur les frais fixe ainsi que sur l’immobilier, notamment en louant des bureaux laissées libres par la réduction des effectifs.
« On ne parle plus de ressortissants, mais de clients »
Un (nouveau) plan de réduction des coûts pour la CCI Lyon-Métropole qui s’accompagne d’une « profonde transformation de son modèle en adoptant une culture business » selon Philippe Valentin. Traduction : En plus de ses conseils et accompagnement gratuits, l’institution consulaire multiplie les prestations payantes « avec une offre à forte valeur ajoutée ». L’objectif est de facturer cette année environ 1 million d’euros de nouveaux services (conseil, formation…). Et cela s’accompagne symboliquement d’un changement de vocabulaire : « Désormais, on ne parle plus de ressortissants mais de clients de la CCI », expose Philippe Valentin, qui a notamment monté une équipe de 11 commerciaux pour vendre l’offre aux entreprises sur les territoires lyonnais, stephanois et roannais. « C’est une première en France, aucune autre CCI ne fait cela », plastronne-t-il. Tout en ne cachant pas que quelques points restent en suspens. Comme la question de développer son offre payante à destination des dirigeants sans rentrer en concurrence frontale avec d’autres entreprises du territoire. « C’est effectivement une vraie question, nous seront vigilants », promet Philippe Valentin.