Une soixantaine de professionnels de l’immobilier siégeaient mercredi soir dans la salle Ampère du Palais de la Bourse de Lyon pour entendre le rapport d’activité annuel du marché du logement neuf dans la région lyonnaise. Un bilan dressé par Philippe Layec, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de la Région Lyonnaise, Gérald Fontanel, président de la chambre de construction immobilière de Pôle Habitat FFB Lyon et Métropole et Eric Verrax, président du CECIM, en présence de Renaud Payre, le vice-président de la Métropole en charge du logement – très attendu par les professionnels du secteur. Et la tendance n’est pas franchement bonne. En 2021, seules 3083 réservations en logement collectif neuf, hors ventes en bloc, ont été recensées pour l’ensemble du territoire de la Métropole, soit une baisse de 31,6% par rapport à 2019 (4500 réservations cette année retenue comme référence pour neutraliser les importants premiers effets de la crise sanitaire). « Nous avons atteint un plus bas historique, bien en retrait de la moyenne décennale à 3993 réservations par an », admet Philippe Layec.
Plus de la moitié de ces réservations (1705, soit 55% du marché) sont désormais faites par des acquéreurs utilisateurs. « Le marché se renouvelle à faible rythme par défaut d’offre, engendrant une augmentation continue et encore accélérée des prix de vente, précise Eric Verrax. Le prix moyen dans la Métropole s’établit ainsi à 5 262 €/m2, en hausse de 12% par rapport à 2019. » D’importantes disparités sont constatées sur le territoire entre un secteur comme Lyon-Croix Rousse où le prix moyen s’élève à 7 968 euros, et d’autres comme le 8e arrondissement ou Villeurbanne où celui-ci se situe entre 5 300 et 5 400 euros.
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Climat de confiance
Les résultats, jugés décevants par les professionnels du secteur, s’expliquerait en partie selon eux par la difficulté d’obtenir les permis de construire délivrés par les maires de la Métropole d’une part, et par la lenteur des procédures pour rendre opérationnels de nouveaux projets d’aménagement d’autre part. « Il est important que vous veniez nous solliciter pour nous dire là où les permis sont bloqués pour voir comment la Métropole peut agir sur ces dossiers, répond Renaud Payre. Nous avons convenu de se voir tous les trois mois pour évoquer ces sujets, il est important que l’année 2022 se fasse dans un climat de confiance entre les communes, les promoteurs et la Métropole. »
Dans son budget voté fin janvier, l’exécutif métropolitain a d’ailleurs souhaité mettre l’accent sur cette question de la construction de nouveaux logements, avec la mise en place d’une nouvelle aide en investissement d’un montant de 10 millions d’euros dédiée à soutenir l’effort bâtisseur des communes dont la population augmente. « Nous voulons accompagner ces communes et soutenir leurs investissements dans leurs écoles, crèches, gymnases et la rénovation thermique de leurs bâtiments », justifiait alors Bruno Bernard.
Le président de la Métropole vise toujours son objectif de 8000 à 8500 logements neufs par an. « L’année 2021 n’a pas été bonne, il ne faut pas nier les chiffres. Mais nous avons des perspectives, avec des opérations qui se lancent à la Sauvegarde, à Terraillon, à Rillieux avec Ostérode, sans oublier Oullins – La Saulaie et le Vallon des Hôpitaux… », développe Renaud Payre, qui pointe par ailleurs du doigt le manque de préparation du précédent exécutif sur la question du foncier. « C’est irresponsable ce qu’il s’est passé. On récupère une situation très dégradée depuis 2017, avec cette problématqiue qui n’avait absolument pas été préparée et qui nous pénalise aujourd’hui. »
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