La qualité plus que la quantité. En juillet dernier, présentant les résultats 2020 de l’Aderly, Jean-Charles Foddis, son directeur exécutif, décédé subitement fin août, expliquait que l’Aderly n’avait pas attendu l’arrivée des écologistes aux manettes de la Métropole et de la Ville de Lyon pour avoir une stratégie privilégiant des aspects de développement durable et prenant en compte les enjeux de transition énergétique. Confirmation en a été apportée ce jour, au lendemain du Conseil d’administration de l’Agence pour le développement économique de la région lyonnaise, à l’occasion d’un bilan de l’année 2021 rassemblant la Métropole de Lyon et la CCI Lyon Métropole, les deux principaux mandants de l’Aderly. Une stratégie explicitée par Bruno Bernard, Philippe Valentin et Aymeric de Mollerat, directeur adjoint de l’Aderly. Résultat concret, alors que l’Aderly accompagnait bon an, mal an, de 110 à 120 entreprises juste avant la crise sanitaire, ce chiffre est tombé à 62 l’an dernier, soit pratiquement deux fois moins. Effet Covid oblige, mais aussi traduction de la nouvelle orientation stratégique. « Sans la crise sanitaire, nous serions sans doute à 80 ou 85 implantations », déclare Philippe Valentin, le président de la CCI Lyon Métropole, en phase avec les nouvelles orientations stratégiques souhaitées par la Métropole de Lyon pour l’Aderly. Ces 62 entreprises se répartissent en 36 implantations françaises, 21 européennes et 5 issues du grand international.
36 300 emplois soutenus dans l’AMELYSE
Bruno Bernard et Emeline Baume, pour la Métropole de Lyon, ont défini avec Philippe Valentin et Myriam Bencharaa pour la CCI, les fondamentaux de la nouvelle feuille de route de l’Aderly avec, à la clé, un plan d’action pluriannuel 2022/2026 qui donne pour mission à l’Agence « d’aller chercher et accompagner l’implantation de nouvelles entreprises et de nouveaux acteurs socioéconomiques jugés utiles voire nécessaires pour le développement du territoire en veillant à 5 principes d’action : utilité, pérennité, collégialité, territorialité et exemplarité ». En clair, l’Aderly va concentrer ses efforts sur des « projets à impacts positifs -impact social, environnemental, productif, de coopération et territorial- tout en continuant à contribuer à l’impact économique ». Quatre filières prioritaires sont identifiées comme piliers principaux : la santé globale (dont l’alimentation et le service d’intérêt sociétal), la mobilité douce (dont la logistique urbaine), la transition écologique (dont la construction durable, l’énergie et la sobriété numérique) et le redéploiement productif (dont l’industrie et le textile). Autrement dit, la relocalisation figure en bonne place dans les priorités de la Métropole.
L’Aderly a présenté, dans le même temps, sa mesure des impacts à 10 ans des entreprises implantées sur le territoire dans le cadre du baromètre mis en place avec le cabinet Utopies. L’étude 2019 (période 2009/2018) faisait apparaître 9 917 emplois directs soutenus. Sur l’étude 2020 (période 2010/2019), le nombre d’emplois monte à 10 386. Sur cette période (2010/2019), l’Aderly a accompagné 569 projets toujours actifs ayant généré 54 millions d’euros de taxes directes représentant 2,466 milliards d’euros de PIB et 36 300 emplois soutenus dans l’AMELYSE (Aire métropolitaine Lyon Saint-Etienne). L’étude met en évidence que la croissance du volume des achats réalisés localement (+ 38%) indique que l’économie de proximité et les circuits courts ont fortement gagné dans cette dynamique d’implantation d’entreprises.
Le tandem Tchénio-Gaillard
Parmi les entreprises qui se sont implantées dans la région lyonnaise l’an dernier, figure, entre autres, Nagase Sangyo. Originaire du Japon, cette grande société de trading de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dans le secteur de la dermocosmétologie, a choisi d’installer un laboratoire dans le 8e (à Bioserra1). Six créations d’emploi à 3 ans sont prévues. Autre projet important, Granuplast à Jassans-Riottier, une unité de production dans le recyclage des plastiques. Un dossier porté par Thierry Lebrun, PDG et plusieurs industriels et experts-comptables bien connus à Lyon (Roland Tchénio, Jacques Gaillard, Joël Jullien, Eric Germain et Jean-Pierre Rinaudo). A la clé, 8 millions d’euros d’investissement (15 millions avec la 2e phase) et 50 emplois à 3 ans pour une production annuelle de 40 000 tonnes. Quant à Merci René (aménagement d’espaces), il vise 4 emplois et Swapfiets (société hollandaise dans le domaine de la micro-mobilité) prévoit de créer 10 emplois dans son centre de réparation de Brignais.