LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Vincent Cristia : La route d’un énarque

Nommé directeur de Lyon Métropole Habitat en novembre, Vincent Cristia, 37 ans, a déjà un CV bien fourni : ingénieur et énarque, il a travaillé pendant sept ans au sein de cabinets ministériels, puis pour l’Afpa. Il se décrit comme « toujours poussé par ses convictions ».

La science puis l’administration

« C’est un nouveau défi. J’ai toujours essayé de m’impliquer dans des causes importantes et Lyon Métropole Habitat m’offre cette chance. À moi de la saisir. » C’est donc une nouvelle page qui s’ouvre pour Vincent Cristia. Après plus de sept années à travailler dans des cabinets ministériels puis une expérience du côté du centre de formation professionnelle Afpa, il est, depuis novembre, le nouveau directeur général de Lyon Métropole Habitat : « C’est une fierté d’être à la tête d’un bailleur social de plus de 30 000 logements. Notre ambition est de renforcer l’inclusion sociale et de participer à la construction du logement de demain. » Vénissian d’origine et ingénieur de formation, rien ne prédestinait Vincent Cristia à cette carrière. « J’étais surtout passionné par les sciences et notamment par l’environnement », affirme-t-il. Après un diplôme d’ingénieur des Mines du côté de Paris en 2008, il se lance dans un master de gestion publique à l’Ena, mais également dans le diplôme d’ingénieur des Ponts, des Eaux et des Forêts. D’un côté les sciences, de l’autre l’action publique, une double casquette qui le suivra sur l’ensemble de son parcours : « Je ne voulais me fermer aucune porte. L’Ena a été la porte d’entrée vers mon travail au sein des pouvoirs publics. » Il valide les deux diplômes en 2010, et lance véritablement sa carrière.


Le ministère des Finances puis Matignon

Vincent Cristia devient, en novembre 2010, adjoint au chef du bureau Agriculture du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi. Bercy est alors occupé par Christine Lagarde. En 2012, François Hollande succède à Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, mais Vincent Cristia reste en poste : « Dans le rôle qui était le mien, je ne me souciais guère des alternances politiques. L’important pour moi était de rester focus sur ma mission. Bercy est une si grande machine, nous n’avons pas le temps de gamberger. » Vincent Cristia apprend vite et grimpe un par un les échelons. Après un passage au Bureau de l’enseignement supérieur, il devient conseiller de Michel Sapin alors ministre des Finances. Mais c’est en 2015 qu’il obtient « le poste qui me correspondait le mieux » : il est nommé conseiller budgétaire du cabinet du Premier Ministre Manuel Valls. « Le matin je pouvais parler d’agriculture, et l’après-midi de sports ou de culture. Je retiens surtout cette diversité des tâches et cette responsabilité que l’on ressent. C’est comme être au centre du monde », raconte-t-il.

Retour aux sources

Après avoir conseillé Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve, Vincent Cristia quitte le gouvernement quand Emmanuel Macron est élu en 2017. « J’ai ressenti ce besoin de changer d’air, mais également de retrouver la réalité du terrain. » Décidé à rester dans le public, il opère un vrai virage en devenant directeur général délégué de l’Afpa, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes. Un choix logique pour Vincent Cristia : « L’enjeu de la formation me plaisait énormément. J’y ai passé quatre années très fortes, avec comme point d’orgue la transformation de l’agence vers son nouveau statut d’Épic (Établissement public industriel et commercial). » En parallèle de ce poste de dirigeant, Vincent Cristia concrétise son « retour aux sources », en cofondant Sciences Feed-back, start-up associative qui réunit un réseau mondial de scientifiques dans le but de vérifier la crédibilité d’informations ou de médias se réclamant des sciences. « Avec la pandémie, le domaine scientifique a été fortement impacté par les fake news, ce qui renforce encore plus nos engagements et notre motivation à poursuivre notre projet. » Un retour aux sources qui s’accompagne d’un retour en terres lyonnaises, du côté de Lyon Métropole Habitat, où il succède à Bertrand Prade : « Que ce soit pour la formation, l’environnement ou aujourd’hui le logement, mon but est toujours de m’investir par mon travail dans une cause. Mon engagement chez Lyon Métropole Habitat va dans ce sens. »
Mathieu Mondet

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