« Nous sommes très satisfaits de l’exercice 2021 que nous avons bouclé à toute vitesse avec un très bon dernier trimestre. Nous avons retrouvé et dépassé notre plus haut historique de 2019 », explique Jérôme Rieux (photo), directeur général d’Adéquat, groupe familial d’intérim créé à Lyon par Jean-Marc Brun en 1987. A 1,060 milliard d’euros de chiffre d’affaires, Adéquat a renoué avec la croissance, créant au passage 35 agences dont 20 agences « implants » en entreprise. Le groupe d’intérim s’appuie désormais sur un réseau de 300 agences et 60 qui sont 100% dédiées à leurs clients, notamment dans la logistique.
Sur l’ensemble de l’année, Adéquat a fait travailler plus de 160 000 salariés en intérim, auxquels il faut ajouter plus de 2 000 CDI intérimaires et 1 200 salariés permanents. Chaque mois, plus de 28 000 intérimaires sont placés par Adéquat en entreprise. « On recrute partout », précise Jérôme Rieux, y compris au Canada où le groupe a réalisé une acquisition en 2021, lui permettant de compléter une 1ère implantation.
Car l’objectif de doublement de la part de marché d’Adéquat (passer de 4 à 8% en France) est plus que jamais d’actualité. Reprendre l’expansion en Europe est aussi à l’ordre du jour (le groupe est présent en Belgique, aux Pays-Bas et en Irlande). Augmenter encore le maillage du territoire en jouant la carte de la proximité et « en continuant à investir sur l’humain et avec des outils très performants », telles sont les grandes lignes de la stratégie d’Adéquat.
L’ambiance et la sécurité physique avant le salaire
Le groupe vient, par ailleurs, de présenter les résultats, pour la 2ème année de suite, de son « baromètre intérimaires Adequat » (étude conduite auprès de 100 000 intérimaires avec près de 8 500 réponses). « La pandémie a profondément changé le comportement des intérimaires », explique Jérôme Rieux. Les deux critères qui les guident dans leur choix d’entreprise sont l’ambiance au travail et la sécurité physique (prévention, normes). Le 3ème critère est l’équilibre perso/pro.Par cet équilibre, ils entendent majoritairement la flexibilité des horaires leur permettant d’organiser leur vie familiale. Ce critère détrône le salaire désormais cité en 4ème voire en 5ème position pour les personnes sans emploi actuellement. Quant autélétravail et à l’engagement RSE plébiscités par les cadres, ils arrivent en bas de classement chez les intérimaires. Quid du salaire ? N’est-il donc plus le nerf de la guerre pour attirer les intérimaires ? C’est encore vrai pour les personnes en poste qui ne sont pas en recherche mais qui pourraient se laisser tenter pour 80% d’entre eux par une offre plus alléchante financièrement ou des missions plus intéressantes. « Pour garder ou attirer les bons candidats, les entreprises doivent désormais décrire toutes les caractéristiques positives de leur environnement et des postes à pourvoir, indique Jérôme Rieux. En tant que partenaire, nous les accompagnons pour mettre en avant les critères d’attractivité des offres d’emploi et optimiser l’intégration de nos intérimaires. La sécurité physique soulignée dans le baromètre par nos intérimaires est une priorité absolue : nous organisons chaque année de nombreuses opérations de sensibilisation « safety days » chez nos clients ».
De même, pour mesurer de façon plus précise le bien-être en entreprise, Adéquat lance un « monitoring » de l’intégration des intérimairessur la base de questionnaires de satisfaction non seulement au début et en fin de mission mais aussi dès deux jours effectifs de travail. Et ce, pour vérifier que l’intérimaire travaille dans un environnement serein (considération, information, formation) et pour pouvoir corriger aussi certains paramètres avec l’entreprise. « La bataille de l’emploi se joue avec les entreprises autant qu’avec les salariés. On travaille beaucoup sur la transversalité avec une approche pragmatique : à nous de savoir nous adapter », conclut Jérôme Rieux.