« Quand je suis arrivé au sommet, j’ai été gagné par les émotions. J’ai pleuré comme un gamin… » Nous sommes le 15 octobre dernier et Loïc Renart, patron du groupe d’hôtellerie Les Aubergistes Lyonnais, qui détient notamment le Globe & Cecil dans le 2e arrondissement, vient de gravir les 6 983 mètres du Panbari, en ski de randonnée. Un petit exploit en soi : ce sommet méconnu du Népal n’avait jusqu’ici été gravi qu’une seule fois, en 2006, par une expédition japonaise.
Pas tant qu’il soit difficile techniquement, mais c’est ce qu’on appelle un « presque 7 000 » à qui il manque quelques mètres pour être attractif. « C’est plus sexy de dire qu’on a fait l’Everest », résume Loïc Renart. Mais on parle tout de même là d’un « vrai » sommet, but d’une expédition de 33 jours débutée par un grand trek avant une longue ascension et l’installation de plusieurs camps de base.
La fenêtre de tir pour atteindre le sommet du Panbari avant une dégradation de la météo est courte, le groupe doit donc avancer au pas de charge. Et, sur les douze clients-amateurs de l’expédition entourés de trois guides, Loïc Renart sera l’un des deux seuls à toucher au but, les autres ayant été gagnés par l’épuisement ou le mal de la montagne et contraints à faire demi-tour. « J’ai vraiment tapé dedans pour y arriver, c’était long et laborieux. Mais j’étais en forme et bien dans ma tête, et les conditions météo étaient géniales avec un grand soleil, pas de vent et seulement -10 °C », raconte ce sportif qui peut se targuer d’un bon niveau de ski de randonnée et de quelques sommets dans les Alpes… sans jamais s’être frotté à de telles altitudes auparavant.
« La vie est courte, fais-le »
Le projet d’une ascension au Népal est né pendant le troisième confinement, en mai dernier. Une période durant laquelle Loïc Renart, dont les hôtels sont fermés, n’est « pas heureux ». Alors, quand son ami Jean Annequin, un guide de haute-montagne très réputé dans le milieu, lui propose une expédition, il répond « oui » instantanément.
« Jean m’avait déjà proposé des expéditions auparavant, mais ce n’était jamais le bon moment avec mon entreprise à gérer. Mais, en fait, il n’y aura absolument jamais de bon moment pour partir 33 jours au Népal. Donc je me suis dit “stop, la vie est courte, fais le” », rembobine-t-il. Loïc Renart ne cache pas que le retour à la vie normale a été compliqué après ce périple en haute altitude à l’autre bout du monde. « C’était une aventure très autocentrée. Pendant plus d’un mois, j’étais dans mon monde sans moyen de communication avec mes enfants et mon entreprise. J’ai pris une vraie claque en rentrant. J’ai flotté pendant un bout de temps avant de me reconnecter au quotidien. »
Surtout que l’hôtelier n’en a pas fini avec le Panbari. Il a le projet de raconter son aventure népalaise dans un livre en cours d’écriture. Il y sera aussi beaucoup question de son parcours : « J’ai été un cancre à l’école, j’ai redoublé quatre fois… J’ai grandi dans l’échec. Et, aujourd’hui, j’ai repris la boîte familiale et je reviens avec le sommet du Panbari, c’est une belle performance ! », savoure Loïc Renart, qui a encore des rêves de hauteurs. Dans le viseur, un sommet à 7 700 mètres cette fois, avec une expédition prévue en 2024.
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