Après Bruxelles et Leipzig, c’est à Milan et Turin que Grégory Doucet se rend ces trois jours, jusqu’à vendredi. Un déplacement que le maire de Lyon « inscrit dans l’engagement européen de l’exécutif » rappelé par Grégory Doucet pas plus tard que dimanche et lundi dernier. Aux côtés du maire de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la culture ; Sonia Zdorovtzoff, adjointe aux relations et à la solidarité internationales et Gauthier Chapuis, conseiller délégué à l’alimentation et à la sécurité alimentaire. Il sera question notamment des actions culturelles lyonnaises en Italie autour du réseau des villes créatives Unesco, des partenariats autour des grands événements de la Ville comme la Fête des Lumières, mais aussi d’alimentation durable, de ville inclusive, de collecte des déchets et de ville accueillante.
L’aménagement des centres villes, la piétonisation et les zones de transport limité seront aussi largement évoqués. La Ville de Lyon précise que « les journées seront également ponctuées de rendez-vous avec les autorités consulaires et instituts français, et de visites de terrain permettant d’échanger sur les bonnes pratiques et enjeux communs avec les deux villes jumelles, toutes deux engagées dans le programme européen des Villes climatiquement neutres”.
L’Italie en avance sur le Lyon-Turin
Aucune mention d’échanges sur un dossier d’actualité brûlante pourtant concernant les trois villes, à savoir la liaison à grande vitesse Lyon-Turin-Milan. Mais on peut imaginer que le sujet sera abordé quand même, notamment par les élus milanais et turinois. Les deux maires italiens Beppe Sala (Milan) et Stefano lo Rosso (Turin) sont d’ardents défenseurs d’un projet qui leur tient à coeur. Le prédécesseur de Grégory Doucet, Gérard Collomb, avait beaucoup échangé avec le 1er magistrat milanais avant les élections du printemps 2020. Et le nouveau maire de Turin a axé une bonne part de sa campagne sur le dossier Lyon-Turin. La précédente maire de Turin, Chiara Appendino, du mouvement 5 étoiles ne s’était pas représentée et son mouvement ne s’était pas qualifiée pour le 2e tour des dernières municipales. Les Italiens mettent les bouchées doubles depuis quelques mois, au point d’être en capacité d’avoir fini les accès au tunnel coté italien quand la partie internationale sous les Alpes sera opérationnelle autour de 2030/2031.
Ce qui n’est pas le cas côté français. Le choix final du tracé des voies d’accès n’a toujours pas été décidé. Autant dire, des problèmes en vue lorsque la liaison sera prête côté italien et le tunnel opérationnel. Du côté du comité de promotion de la liaison, La Transalpine, on attend beaucoup du sommet du 28 au 30 juin à Lyon -les “Connecting Europe Days”- qui rassemble tous les acteurs des transports européens. Une occasion rêvée pour que la France tranche, enfin, sur la question des voies d’accès françaises et l’annonce officiellement dans le cadre de ce grand rendez-vous qui se tient au moment où se terminera la présidence française de l’Union européenne. Un engagement du Président de la République réélu, ici à Lyon, ne manquerait pas d’intérêt. C’est en tout cas ce qu’attendent tous les partisans du Lyon-Turin, députés marcheurs (Thomas Rudigoz) en tête. Sans parler du président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez qui ne se prive pas de critiquer les tergiversations françaises.