« Je me donne cinq ans pour d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Cet objectif peut paraître peu ambitieux et cela arrivera peut-être avant. Mais je préfère garder les pieds sur terre ». C’est vrai qu’on aurait pu penser que Salvatore Alaimo vise ce cap symbolique un peu plus tôt, tant Dimotrans grossit à vitesse grand V : l’activité du groupe de transport international de marchandises a été multiplié par cinq depuis 2012 (presque par deux depuis 2020) pour atteindre 744 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. Un exercice 2021 notamment marqué par l’acquisition du commissionnaire de transport aérien et maritime parisien Crystal (101 millions d’euros de chiffre d’affaires, 360 collaborateurs) qui porte à 2400 collaborateurs (dont 1000 à l’international) les effectifs du groupe indépendant basé à Pusignan.
« Ces 20 dernières années, Dimotrans a construit une offre complète alliant transport multimodal (route, aérien et maritime), messagerie nationale, douane, logistique… Cela nous donne un positionnement très particulier d’opérateur complet avec une taille intermédiaire. Nous nous plaçons donc entre les entreprises régionales et les grandes multinationales », détaille Salvatore Alaimo, qui contrôle 75% des parts (le reste est détenu par des cadres dirigeants et la BNP) du transporteur fondé par son oncle Calogero Pace, en 1980. Une histoire entrepreneuriale et familiale que Salvatore Alaimo suit depuis les prémisses. Il intègre dès 1983 la TPE spécialisée, au départ, dans la distribution de produits textiles entre l’Italie (notamment la Silice chère à la famille fondatrice) et la France. « Au début, on était cinq dans l’entreprise », se souvient le dirigeant, qui prend présidence en 2005 au départ de son oncle, avant de devenir actionnaire majoritaire deux ans plus tard.
Un patron discret
Salvatore Alaimo façonne, depuis, un groupe de transport de marchandises qui compte une quarantaine d’agences en France et une quinzaine à l’international. « Nous travaillons principalement dans une soixantaine de pays, mais nous sommes capables d’importer ou d’exporter des marchandises de n’importe quel pays du monde », avance le dirigeant, qui a bâtit Dimotrans à coup de croissances externes. Au total, une quarantaine d’acquisitions depuis les années 90. Et ce n’est pas fini : l’un des objectifs est de doubler, dans les cinq ans à venir, le chiffre d’affaires de l’activité logistique (60 millions d’euros par an aujourd’hui) par « une ou plusieurs acquisitions ».
Et si son groupe s’apprête à tutoyer le milliard d’euros, Salvatore Alaimo jure n’avoir jamais planifié une telle succes story à la lyonnaise : « J’ai construit Dimotrans comme on réalise une œuvre d’art, en apportant plein d’éléments qui vont bien ensemble, à l’image du peintre qui rajoute des touches de couleurs sur une toile. Cette aventure s’est faite au fil du temps et comme je vis dedans au quotidien, je ne me rends pas forcément compte du changement de dimension ». Il est pourtant bien réel. Et Salvatore Alaime, qui dit « bien aimer cultiver une certaine forme de discrétion », devrait faire de plus en plus parler de lui. On prend les paris.