Alila : Hervé Legros privi­lé­gie la renta­bi­lité au chiffre d’af­faires

Dans un contexte difficile, le spécialiste du logement social et intermédiaire, a vu son chiffre d’affaires reculer de 2,8% à 733 millions d’euros en 2021, tout en préservant une rentabilité de plusieurs dizaines de millions d’euros. Hervé Legros dénonce « la maltraitance » du secteur et réitère ses propos sur la nécessité d’un « plan Marshall du logement ».

« Nous avons décalé 90 millions d’eu­ros de chiffre d’af­faires en fin d’an­née du fait de la hausse des travaux et d’ap­pels d’offres que nous n’avons pas voulu vali­der, compte tenu de leur niveau dérai­son­nable. Plus que le chiffre d’af­faires, ce qui compte, c’est la renta­bi­lité de l’en­tre­prise ». Hervé Legros, PDG d’Alila (photo) justi­fie ainsi que le chiffre d’af­faires de son groupe baisse de 2,8% à 733 millions d’eu­ros en 2021, après des années inin­ter­rom­pues de progres­sion, dont encore + 23% en 2020 (754 millions) et + 26% en 2019 (611 millions). Si l’ac­ti­vité baisse, la renta­bi­lité, elle, est préser­vée. « Nous déga­geons un résul­tat net de plusieurs dizaines de millions d’eu­ros », précise Hervé Legros. Et d’in­diquer aussi que le volume d’af­faires est supé­rieur au milliard d’eu­ros pour la 4ème année (1,6 milliard d’eu­ros réservé au global, soit + 8,6%). « Nous avons acheté pour 60 millions d’eu­ros de terrain avec un bilan finan­cier solide. Notre endet­te­ment a reculé de 12% à 15 millions d’eu­ros. Nous avons 900 millions d’eu­ros de ventes actés, de nombreux projets en déve­lop­pe­ment et 8 000 loge­ments en porte­feuille ». En 2021, Alila a travaillé sur 175 programmes avec 7 892 loge­ments réser­vés (6 918 loge­ments réser­vés en 2020).

Nouveau président du conseil de surveillance

Pour tirer son épingle du jeu, Alila pousse les feux sur l’ac­ces­sion libre (10% de sa produc­tion) et le loge­ment inter­mé­diaire (autour de 25%), même si le loge­ment social reste son cœur de métier. Mais la situa­tion du secteur est préoc­cu­pante. Repre­nant les propos tenus lors du Grand Entre­tien qu’il avait accordé à Lyon Déci­deurs en mars, Hervé Legros parle de « maltrai­tance du loge­ment ». Et d’ajou­ter : « les maires ne construisent pas. Il faut les forcer à construire. Ce n’est pas vrai de dire qu’on manque de terrains. Le loge­ment est un produit de première néces­sité et il est le grand oublié des plans de relance. On est tombé de 13 000 loge­ments construits dans la Métro­pole de Lyon à moins de 3 000 en 5 ans. Il faut remon­ter à 12 000. On n’échap­pera pas à un plan Marshall du loge­ment ». Pour Hervé Legros, la promo­tion immo­bi­lière doit « se réin­ven­ter ». Le patron d’Alila ne cache pas son inquié­tude en évoquant le dépôt de bilan de Geoxia (Maisons Phénix). Il attend avec impa­tience la nomi­na­tion d’un ministre du loge­ment, regret­tant qu’il n’y en ait pas dans le 1er gouver­ne­ment d’Elisa­beth Borne.

Quant à la recom­po­si­tion du capi­tal d’Alila (pour la partie des action­naires mino­ri­taires aux côtés d’Hervé Legros), elle n’est pas encore fina­li­sée. Elle devrait l’être d’ici à septembre. Seule certi­tude, Jean-Claude Michel (ex président du direc­toire de Dentres­sangle) n’est plus président du conseil de surveillance. C’est Thierry Aubrun, expert-comp­table et président, par ailleurs, de Granu­plast, qui a pris sa suite.

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