Légis­la­tives Lyon : quatre duels NUPES – Ensemble !

Pour la 1ère fois sous la Vème République, la droite LR ne sera présente dans aucun duel du 2nd tour dans les 4 circonscriptions lyonnaises. Il n’y aura que des duels NUPES – Majorité présidentielle. Seule Anne Brugnera est à peu près sûre de l’emporter dimanche prochain pour Ensemble ! dans la 4e. La gauche est bien placée pour conquérir la 3e et garder la 2e. Duel serré en perspective pour le député sortant LREM, Thomas Rudigoz.

C’est du jamais vu sous la Vème Répu­blique. La droite LR n’aura aucun candi­dat pour défendre ses couleurs à Lyon au 2nd tour des légis­la­tives dimanche prochain. Y compris dans la 4e circons­crip­tion, celle du gaul­liste Louis Joxe, ministre de Charles de  Gaulle, puis de Raymond Barre pendant un quart de siècle, le candi­dat LR, maire du 6e arron­dis­se­ment, Pascal Blache, n’a pas dépassé 16,5% soit deux fois moins que la dépu­tée LREM, Anne Brugnera, 34,10%. Et c’est donc l’éco­lo­giste Benja­min Badouard (NUPES) qui s’est quali­fié pour le 2nd tour avec 31,72% soit tout juste 1 000 voix de moins que la dépu­tée sortante. Des duels NUPESEnsemble ! ce sera l’af­fiche géné­rale dans les 4 circons­crip­tions lyon­naises.

43,68% pour la NUPES dans la 3e

Et hormis la 4e, c’est l’al­liance de Jean-Luc Mélen­chon qui arrive en tête dans les 3 autres circons­crip­tions et haut la main. Ainsi, dans la 3e, où Jean-Louis Touraine ne se repré­sente pas, c’est Marie-Char­lotte Garin réalise un score impres­sion­nant de 43,68%, lais­sant Sarah Peillon, la candi­date d’En Marche à 15 points derrière elle (28,27%). Même avec d’hy­po­thé­tiques reports de voix de la LR, Béatrice de Montille (8,32%), on voit mal comment la majo­rité prési­den­tielle pour­rait sauver cette circons­crip­tion gagnée par le PS en 2007 sur l’UMP Jean-Michel Duber­nard.

Dans la 2ème circons­crip­tion, l’ex PS et ex LREM, Hubert Julien-Lafer­rière, passé chez les écolo­gistes en cours de mandat, arrive en tête avec près de 35% des voix (34,82%). Le candi­dat Ensemble ! Loïc Terrenes, très impliqué auprès d’Em­ma­nuel Macron après avoir travaillé pour David Kimel­feld à la Métro­pole arrive en 2e posi­tion avec 2 700 voix de retard (28,72%). Un score hono­rable qui risque de ne pas suffire dimanche prochain, même avec le report d’une partie de la candi­date LR. A noter le score inté­res­sant de Raphaël Arnault (6,81%).

C’est très certai­ne­ment dans la 1ère circons­crip­tion que l’is­sue est la plus incer­taine. La candi­date NUPES, Auré­lie Gries (37,75%), a devancé de près de 5 points le député sortant LREM, Thomas Rudi­goz (photo) 32,96%, soit presque 2 000 voix d’écart. Arrivent ensuite la RN, Volia­ria Gaga­rine (9,32%) et la LR, Anne Prost (8,70%). Quant au candi­dat radi­cal de gauche, Grégory Dayme, soutenu par Thierry Braillard et Gérard Collomb, il réalise un modeste 3,76%.

Faible score des dissi­dents soute­nus par Gérard Collomb

La logique voudrait que ces voix se reportent sur le député sortant, mais les rancunes de ses soutiens étant tenaces, rien n’est certain. On notera que les candi­dats dissi­dents soute­nus par Gérard Collomb contre les candi­dats offi­ciels de la majo­rité prési­den­tielle n’ont pas parti­cu­liè­re­ment brillé : moins de 4% pour Grégory Dayme dans la 1ère circons­crip­tion et moins de 1% pour Izzet Doga­nel dans la 7e circons­crip­tion.

A rete­nir, enfin, une parti­ci­pa­tion plus élevée à Lyon dans l’en­semble du pays. Suivant les circons­crip­tions, les Lyon­nais ont voté entre 54% et 59%, alors que la moyenne natio­nale de votants ne dépas­sait pas 47,5%. Le passage par Lyon de Jean-Luc Mélen­chon dans la dernière ligne droite de la campagne et l’en­tente tout sourire affi­chée avec le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a incon­tes­ta­ble­ment été un plus dans la campagne des candi­dats NUPES. Nul doute que les cinq jours qui viennent vont donner lieu à une campagne achar­née, la majo­rité prési­den­tielle n’étant se lais­ser dépos­sé­der de circons­crip­tions conquises haut la main, en juin 2017.

Il est vrai qu’à l’époque, le maire de Lyon et président de la Métro­pole de Lyon était aussi ministre de l’In­té­rieur. Cinq ans plus tard, c’est une coali­tion NUPES, forte­ment tein­tée de vert, qui est aux manettes, tandis que Gérard Collomb n’est plus que conseiller muni­ci­pal et conseiller métro­po­li­tain d’op­po­si­tion et que son enga­ge­ment depuis 3 mois, une fois décoré de la Légion d’hon­neur à l’Elysée, a consisté à soute­nir des candi­dats dissi­dents, faute d’ob­te­nir une inves­ti­ture pour lui ou l’un de ses poulains.

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