Né à Paris avec des origines italiennes, Nicolas Piccato (photo) se retrouve étudiant à emlyon et s’intéresse au management international. Un an au Danemark à plancher sur l’éthique des affaires. Une formidable envie de voyages et d’apprendre les langues : le chinois (mandarin) et l’espagnol pour compléter sa panoplie de polyglotte averti. Tout juste diplômé, il rejoint L’Oréal, envoyé comme VIE (Volontaire International en Entreprise) en Corée du Sud. Il travaille sur des études de marché. « A l’époque, le pays était très fermé aux étrangers. C’était d’autant plus intéressant d’y travailler », précise Nicolas Piccato. Outre quelques mois au siège à Paris, il poursuit l’aventure à Mexico. Après l’aventure L’Oréal, il reste à Mexico et se tourne vers une autre passion, le cinéma. Etudiant, il avait dirigé le ciné-club de l’école. Cette fois-ci, il intervient dans la production de VHS et la distribution. Puis il crée le 1er cinéma d’art et d’essai indépendant de la capitale du Mexique.
Attaché d’ambassade et entrepreneur
« A chaque cycle, c’est un choix de passion qui me guide », explique Nicolas Piccato qui accepte une mission d’attaché audiovisuel de l’ambassade de France à Séoul qu’il retrouve avec plaisir. L’occasion d’apprendre le coréen et, à nouveau, de créer une entreprise, une fois les 4 ans à l’ambassade terminés. « Huit ans de vie intense », admet-il avec le recul. Avec Panda Média, il embrasse la production, la distribution audiovisuelle, l’événementiel culturel, la production cinématographique de longs métrages. Agent pour TV5 Monde, il accepte aussi la présidence de la Chambre italienne de commerce en Corée pendant 3 ans. Jamais rassasié de découverte culturelle, il n’hésite pas quand une nouvelle proposition arrive en 2017, à retourner sur le continent nord-américain, au Canada cette fois-ci pour 4 ans de d’attaché audiovisuel et culturel à l’ambassade de France à Ottawa. « Une expérience toute aussi intéressante et intense que les précédentes ». Des premiers contacts avec Lyon pour Nuits Sonores, mais aussi avec Lyon BD, soucieux de sa dimension internationale. L’idée de revenir en France commence à germer et, sans hésitation, à Lyon plutôt qu’à Paris. Alors quand Mathieu Diez quitte Lyon BD pour le Liban, Nicolas Piccato se porte candidat.
Lyon BD pour un retour à Lyon
Recruté début septembre à la direction de Lyon BD, Nicolas Piccato se lance dans un vaste chantier de reconstitution de l’équipe après 3 départs. Fan de BD sans en être un professionnel, il multiplie les rendez-vous pour connaître et découvrir tout l’écosystème public, ainsi que les librairies spécialisées et les auteurs. La prochaine édition de Lyon BF Festival, les 10, 11 et 12 juin 2022, sera la 1ère sans mesures de restriction sanitaire. « Seize pays seront représentés, près de 200 auteurs ont confirmé leur venue et une vingtaine d’expositions est prévue, souligne Nicolas Piccato. Nous voulons que Lyon devienne un des premiers festivals de France. Des grands noms internationaux sont attendus, l’Italien Zerocalcare, l’Allemand Ralf Koenig ou bien encore la Hollandaise Aimée de Jongh ». Les Bédéistes Wooh et Hu, qui ont fui la Birmanie seront aussi à Lyon cette fin de semain. Hôtel de ville, Chapelle de la Trinité, Comédie Odéon, Musée des Beaux-Arts, Goethe Institut, entre autres, sont mobilisés autour de l’événement. Sans oublier le Festival Jeunes et le Festival Off qui se déroule tout le mois de juin, du 1er au 30. Au total, 60 lieux culturels et 100 événements programmés.
1er pôle de création de BD d’Europe
En parallèle, un autre projet majeur occupe les journées bien remplies du nouveau directeur : le déménagement des bureaux de Lyon BD au sein du collège graphique (ex François Truffaut) avec la volonté de créer une résidence de création, un atelier graphique avec une vingtaine de postes de travail. « Nous avons l’ambition de lancer le 1er pôle de création de BD d’Europe en janvier prochain autour d’un lieu pérenne dans le quartier des Pentes. Cela veut dire aussi redévelopper l’association, avoir un club de partenaires, en s’appuyant sur le Festival pour accélérer notre développement ». L’entrepreneur culturel ne manque pas d’idées.