« Je reste gérant, actionnaire et dans l’opérationnel. Je vais continuer à passer 70% de mon temps autour de La Mère Brazier. Mais nous allons aussi pouvoir développer plein de choses avec Matthieu Gufflet dans la viticulture, l’hôtellerie et autour des épiceries avec des ouvertures à Paris et Bordeaux », explique Mathieu Viannay pour confirmer l’information révélée par Lyon People. Et de préciser : « C’est une opération à la fois capitalistique et industrielle qui va nous permettre de se renforcer mutuellement. On rejoint un groupe de 350 personnes avec plein de synergies à faire jouer. L’idée, c’est d’ouvrir l’entreprise sur l’avenir. C’est très excitant pour les équipes d’avoir d’autres perspectives, d’autres horizons ».
Adossé à un serial entrepreneur
Avec une soixantaine de personnes, un navire amiral, La Mère Brazier -deux étoiles au Michelin- et des épiceries comptoirs Mère Brazier à Vaise et dans le 6e arrondissement, Mathieu Viannay et ses structures pèsent près de 6 millions € de chiffre d’affaires. En cédant le contrôle majoritaire de La Mère Brazier à Matthieu Gufflet, Mathieu Viannay s’adosse à un serial entrepreneur qui a réussi dans l’optimisation des achats et la performance opérationnelle des entreprises (des PME aux grands groupes en passant par les ETI). L’entrepreneur s’est aussi diversifié dans la viticulture, l’hôtellerie et la restauration, avec de multiples et prestigieuses acquisitions, dont La Mère Brazier. L’opération a été signée mi-mai.
C’est cette branche qui emploie 350 personnes, l’ensemble du groupe rassemblant plus de 1 600 salariés. Aux côtés de Matthieu Gufflet, Mathieu Viannay va pouvoir jouer un rôle d’ambassadeur-conseiller-expert pour la branche vins-hôtels-restaurants et accélérer, entre autres, le déploiement des épiceries comptoirs Mère Brazier.
Bobosse, la Samaritaine, le Japon
Même s’il reste aux fourneaux, c’est une étape importante pour Mathieu Viannay que cette cession majoritaire. Repreneur de La Mère Brazier en 2008 avec laquelle il a bien vite conquis deux étoiles au Guide Michelin, le meilleur ouvrier de France 2004 est aussi consultant au Japon depuis 10 ans pour l’établissement créé par Alain Chapel dans le cadre du Portopia Hôtel à Kobe. Pour Air France, fruit d’un travail de longue haleine avec Servair, il a concocté les menus de la compagnie en 2021 à l’occasion du centenaire de la Mère Brazier (le célèbre établissement a vu le jour en avril 2021). Associé au 33 Cité aux côtés de Frédéric Berthod et Christophe Marguin, il a aussi participé à la reprise de Bobosse comme associé minoritaire. Mathieu Viannay travaille aussi comme « Chef exécutif » pour GL Events avec de multiples interventions, dont la supervision de la carte et des menus du restaurant au dernier étage de la Samaritaine. « J’aime avoir des projets pour avancer. Quand on en a, on est meilleur au quotidien. Sans projet, c’est la routine (…)Tout ce que j’entreprends, c’est avec le cœur. C’est toujours une histoire d’hommes, il n’y a pas de calcul financier », déclarait Mathieu Viannay à Lyon Décideurs en février dernier. Le rapprochement des deux Mathieu est aussi une histoire d’hommes, seul un « t » dans leur prénom, les distingue.