La voici donc l’importante levée de fonds de Navya, l’entreprise lyonnaise leader des systèmes de mobilité autonome, que Lyon Décideurs évoquait lundi 7 mars. A l’époque, Sophie Désormière (photo), la nouvelle présidente du directoire de Navya, laissait entendre que, pour financer la croissance de l’entreprise et son passage à l’échelle industrielle, il y aurait une levée de fonds, tout en refusant de se prononcer sur le montant et la date. La réponse est arrivée en fin de semaine dernière. C’est le fonds Negma, basé à Dubaï mais présent dans le monde entier qui va apporter 36 millions d’euros, sous la forme d’OCABSA, à savoir des obligations convertibles en actions -OCA- auxquelles sont attachés des bons de souscription d’actions -BSA-. Chaque OCABSA, d’une valeur nominale unitaire de 2 500 €, sera souscrite par Negma, investisseur au pair et aura une maturité de douze mois.
Negma n’est pas un inconnu à Lyon, puisque c’est lui qui a pris, fin 2021, le contrôle de Zilli, associé au cabinet italien de conseil en restructuration, FAI, dans le cadre d’un plan de cession faisant suite à la mise en redressement judiciaire de la célèbre marque de luxe lyonnaise. En six mois, c’est donc la 2e opération majeure réalisée par Negma en terre lyonnaise, même si les deux ne sont pas de même dimension.
Développement au Moyen-Orient
Pour Sophie Desormière, « cette opération de financement est une étape logique dans notre feuille de route stratégique vers la croissance. Notre partenariat financier va nous permettre d’accélérer le développement de Navya et de favoriser sa montée en puissance sur des marchés en forte demande ». L’entreprise va pouvoir bénéficier d’un dispositif de déploiement local à grande échelle dans des territoires stratégiques comme les pays du Moyen-Orient. De leur côté, Elaf Gassam, président de Negma Group, et François Houssin, managing partner, précisent : « L’accompagnement de Negma sur ce projet d’entreprise témoigne de notre volonté de soutenir la croissance rentable d’un futur leader mondial de la mobilité ».
Une opération financière que la bourse n’a pas franchement appréciée. C’est le moins que l’on puisse constater puisque le cours de Navya (0,40 euro lundi soir) a dévissé de plus de 50% en une semaine, et de 80% depuis le 1er janvier dernier. L’AMF (l’Autorité des marchés financiers) n’a jamais fait mystère de ses réserves vis-à-vis des opérations conduites sous la forme d’OCABSA. Le nouveau directeur financier, Pierre Guibert, qui vient de rejoindre Navya, ce mois-ci, où il succède à Benoît Jacheet (manager de transition) va avoir du pain sur la planche pour reconquérir le cœur des actionnaires individuels de Navya. Il arrive de chez Seb et sera basé sur le site de Villeurbanne. Il reportera directement à Sophie Desormière.