Depuis sa reprise voici 25 ans par la famille Courau et plus spécialement Jean-Marc Courau, ancien cadre dirigeant chez Potain, la société Paralu, spécialisée dans la fabrication de façades, menuiseries, garde-corps multimatériaux, a connu une profonde transformation et grandi au rythme de plusieurs acquisitions logées au sein du holding Coralu. Le groupe Coralu-Paralu est monté à plus de 800 salariés et plus de 110 millions d’euros de chiffre d’affaires avant la crise sanitaire. Paralu s’est doté d’un site industriel flambant neuf à Chassagny qui abrite aussi le siège du groupe.
Arrivé voici 18 mois à la tête du groupe, à la demande et en remplacement de son oncle Jean-Marc Courau, Gildas Courau (ex commandant de sous-marin nucléaire passé ensuite par le groupe Bourbon) a jugé prudent de demander la mise en redressement judiciaire de Paralu, dans un contexte compliqué en raison de l’enchaînement de vents contraires.
Redémarrer un nouveau cycle
« La transformation de Paralu se poursuit. Cependant, après le Covid, nous avons dû faire face aux hausses matières et aux difficultés d’approvisionnement. Sur les menuiseries extérieures, nous cumulons la hausse des métaux, le verre énergivore, les joints très liés au pétrole. Toutes les matières qui composent nos fenêtres sont exposées », explique Gildas Courau, président de Coralu. Et de poursuivre : « Nous disposons d’une superbe usine à Chassagny et de savoir-faire complets. Nous nous plaçons dans une logique de recherche d’un repreneur dans le cadre d’un redressement judiciaire en anticipant le plus possible. Chez Paralu, l’activité fabrication de menuiserie et garde-corps est en progression de + 48% avec une progression de la marge. En revanche, nous arrêtons l’activité chantiers. Comme nous manquons de moyens pour finir la transformation engagée qui nécessite d’avoir un peu plus de « carburant », nous pensons qu’un repreneur apportera ces moyens. Nous avons agi suffisamment tôt, l’entreprise n’est pas sinistrée. Il s’agit de construire l’avenir et de redémarrer un nouveau cycle, en préservant l’outil industriel et les emplois ».
Dans les 3 principaux façadiers français
En redressement judiciaire depuis le 5 juillet, Paralu bénéficie d’une période d’observation de 6 mois. Les repreneurs ont jusqu’au 12 septembre pour se faire connaître. Quatre entités sont concernées par le redressement : Paralu, Paralu Diffusion, Bluntzer et Bodyguard (de petite taille). Paralu emploie une centaine de personnes pour 20 millions d’euros de chiffre d’affaires environ. Les administrateurs judiciaires sont AJ Partenaires (Maitres Didier Lapierre et Ludivine Sapin) et la Selarl FHB (Maître Gaël Couturier).
Quatre autres société du groupe –Coralu (le holding), Rinaldi Structal, MDM et la SCI Les Varennes– sont placées, quant à elles, en sauvegarde, pour mieux être protégées (NDLR : l’option sauvegarde signifie qu’elles ne sont pas en cessation de paiement). Présent en France et en Grande-Bretagne, Coralu s’appuie sur 3 usines (en plus de celle de Chassagny) basées dans le Nord, au Mans et dans les Vosges. Le groupe Coralu emploie 550 personnes pour un chiffre d’affaires de 90 à 95 millions d’euros. « La société Rinaldi est positionnée parmi les 3 façadiers français les plus renommés, son expertise est reconnue, et notre carnet de commande couvre près de 2 ans d’activité », poursuit Gildas Courau, confiant dans la pérennité du groupe. Du côté du tribunal de commerce de Lyon, il ne semble pas faire de doute, non plus, que le groupe familial devrait sortir par le haut de cette situation.