Cécile Mazaud vise une trans­for­ma­tion durable

Cinquième génération à la tête de l’entreprise familiale, Cécile Mazaud l’a transformée de fond en comble. D’entreprise générale de bâtiment, Mazaud est devenu un groupe multi-activités répondant aux enjeux environnementaux. Avec, à la clé, des chantiers 100% bas carbone et la création d’un centre de formation au bâtiment durable.

Elle a commencé dans le marke­ting à Paris, travaillant pour une société qui s’oc­cu­pait des points de vente de Total, Sony Erics­son et d’autres. Elle songe, un temps, à créer une marque dans la mode. La mort de son grand père en décide autre­ment. Cécile Mazaud (photo) consi­dère que sa place est aux côtés de sa grand-mère. Elle revient à Lyon. Son père, Michel Mazaud, pense que ses compé­tences seront utiles pour l’ai­der dans le déve­lop­pe­ment de l’en­tre­prise fami­liale, créée en 1895 autour d’une acti­vité de maçon­ne­rie et deve­nue entre­prise géné­rale de BTP en 1980, lorsqu’il en prend la tête. La voilà direc­trice admi­nis­tra­tive et finan­cière de Mazaud en 2004. Très vite, la fibre envi­ron­ne­men­tale de Cécile Mazaud s’af­firme. « Elle s’est déve­lop­pée à partir de 2008, en pensant à l’ave­nir de mes enfants », plaide-t-elle. Un premier audit, une certi­fi­ca­tion envi­ron­ne­men­tale ISO 14001, la trans­for­ma­tion commence. « Quand on s’oc­cupe d’en­vi­ron­ne­ment, on rentre dans un cercle plus vertueux. Il a aussi fallu faire tout un travail d’ex­pli­ca­tion péda­go­gique car le chan­ge­ment fait peur aux équipes. Il a fallu rassu­rer », explique-t-elle.

Prési­dente à 37 ans

Tout s’ac­cé­lère à partir de 2015 quand elle est propul­sée à 37 ans à la prési­dence et qu’elle rachète l’en­tre­prise à 100%. Chan­ge­ments dans l’équipe, mise en place d’un comité de direc­tion et, au retour des vacances 2019, Cécile Mazaud se donne 6 mois pour défi­nir la nouvelle stra­té­gie de l’en­tre­prise. La crise sani­taire ne ralen­tit pas les projets. Elle ne fait que renfor­cer les convic­tions de Cécile Mazaud. « Nous avons une approche globale pour répondre aux enjeux envi­ron­ne­men­taux qui s’ar­ti­cule autour d’un nouveau posi­tion­ne­ment : nous sommes passés d’une entre­prise de gros œuvre à la créa­tion d’un groupe multi-acti­vi­tés autour de plusieurs enti­tés », précise-t-elle. Le groupe (130 sala­riés et 35 millions d’eu­ros de chiffre d’af­faires) super­vise Mazaud Cons­truc­tion (construc­tion durable), Cezam (réno­va­tion éner­gé­tique), Symbioze (ingé­nie­rie et éco-concep­tion) et Mazaud Forma­tion (centre de forma­tion au bâti­ment durable). « Tous nos sala­riés passe­ront par ce centre pour se fami­lia­ri­ser aux nouveaux maté­riaux », ajoute Cécile Mazaud.

Elle lance sa poli­tique RSE en 2020 en signant un 1er parte­na­riat avec Holcim-Lafarge qui la four­nit en béton bas carbone pour ses chan­tiers. « On ne l’a pas signé pour la commu­ni­ca­tion, mais parce qu’on y croit et qu’on veut arri­ver à 100% de bas carbone ». Mazaud enchaîne avec le lance­ment de la décar­bo­na­tion de ses acti­vi­tés et un 1er chan­tier 100% bas carbone, celui d’Inter­face Nexity.

Société à missions dans 2 ans

Et pour embarquer tous ses four­nis­seurs, parte­naires, maîtres d’œuvre, Cécile Mazaud les a réunis début juillet pour leur présen­ter la charte d’en­ga­ge­ment du groupe et le cap choisi. « Nous serons une société à mission dans 2 ans avec l’objec­tif de réduire nos émis­sions de 50%. Notre vision, c’est que l’ha­bi­tat est la solu­tion pour bâtir un monde meilleur. Et nos valeurs tiennent en trois mots : humain, engagé et auda­cieux », pour­suit Cécile Mazaud qui conçoit son entre­prise comme « un labo d’idées ». Enga­gée, elle l’est à coup sûr en faisant partie des 45 jeunes chefs d’en­tre­prise du Comex 40 du Medef, en siégeant au conseil d’ad­mi­nis­tra­tion et en prési­dant la commis­sion IA (Intel­li­gence arti­fi­cielle) de la FFB. Sans oublier la prési­dence de la Foncière Loge­ment, au sein d’Action Loge­ment, qui vise à promou­voir la mixité dans le loge­ment. « Tous ces mandats sont très enri­chis­sants. Ils permettent de prendre du recul et d’al­ler plus vite en donnant des idées. J’aime me nour­rir auprès des autres et travailler avec des entre­prises étran­gères. C’est comme la Conven­tion des entre­prises pour le climat : ça me galva­nise de voir ceux qui sont plus avan­cés », conclut Cécile Mazaud.

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