Encore deux mois à patienter pour les prétendants avant de pouvoir se déclarer officiellement candidats à la présidence nationale du Medef. La campagne ne doit pas durer plus de quatre mois avant le vote prévu pour début juillet 2023. Pour avoir ouvertement évoqué le sujet dans Lyon Décideurs en janvier dernier, soit 18 mois avant la date, Patrick Martin, le président délégué du Medef, s’est exposé aux remontrances du président, Geoffroy Roux de Bézieux, qui finira son mandat de 5 ans, non renouvelable, en juillet prochain. L’organisation patronale a mis, début décembre, la dernière main à une « Charte des candidats » qui s’imposera à tous ceux qui seront sur la ligne de départ. Patrick Martin, en sera, lui qui indiquait dans nos colonnes « adorer faire campagne et adorer la castagne ». Et de préciser alors : « Si j’y vais, c’est pour gagner. Et il est possible que j’y aille ».
Alexandre Saubot au nom de France Industrie ?
L’outsider de 2018, qui avait négocié son ralliement à Geoffroy Roux de Bézieux contre une place de numéro 1 bis avec un nouveau poste de président délégué, a labouré le terrain pendant 5 ans. Il a participé à nombre d’assemblées générales de Medef territoriaux et régionaux, tout en étant fortement présent sur la scène médiatique nationale et dans les réunions au plus haut sommet avec le gouvernement. En 5 ans, il a pris de la surface. Et c’est un chef d’entreprise patrimoniale, comme les affectionne le Medef. Sur la grille de départ, le « Lyonno-Bressan » partira donc en pole position, même si son activisme débordant en agace certains.
Principale inconnue, la position de la puissante UIMM (métallurgie). Son président, Eric Trappier, a indiqué qu’il ne serait pas candidat personnellement. Alexandre Saubot, candidat malheureux en 2018 et dirigeant des nacelles Haulotte (à L’Horme dans la Loire) pourrait à nouveau tenter sa chance en tant que président de France Industrie, avec le risque d’un éventuel nouvel échec. L’UIMM préférera-t-elle jouer la sécurité en négociant des postes en échange d’une absence de candidature à la présidence ? C’est aussi possible.
Le président de la fédération Syntec (conseil, numérique, informatique), Laurent Giovachini, par ailleurs directeur général adjoint de Sopra Steria, pourrait y aller. Sa présence, début décembre, au Mondial des Métiers à Eurexpo n’est pas passée inaperçue. Spécialiste des questions de réindustrialisation et de souveraineté économique, ses préoccupations pourraient devenir demain ses axes de campagne, même s’il botte en touche. « Il est un peu tôt pour parler de ça. On verra ». A l’inverse de Patrick Martin, Laurent Giovachini n’est pas un patron propriétaire mais un dirigeant de grand groupe, né au cœur de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à Annecy.
Jacques Chanut s’est interrogé cet été
Autre interrogation : que va faire une autre puissante fédération, celle du bâtiment. Les relations entre Patrick Martin et Olivier Salleron, le président de la FFB qui avait soutenu Geoffroy Roux de Bézieux il y a 5 ans, ne sont pas au beau fixe. Le Berjallien Jacques Chanut, ancien président de la FFB jusqu’au printemps 2021, s’est posé la question d’une candidature du BTP cet été. Deux candidats de 2018 pourraient aussi se mettre sur les rangs : Pierre Brajeux et Dominique Carlac’h. Quant à un retour de Pierre Gattaz, évoqué par Le Monde, ce dernier écarte l’hypothèse dans les colonnes du quotidien national : « le sujet n’est pas d’actualité pour moi ».