C’était annoncé et attendu (Lyon Décideurs N°31 de novembre 2022). C’est désormais effectif. Les Halles du Grand Hôtel-Dieu ont définitivement fermé leurs portes le 31 décembre 2022. La décision commune a été prise en concertation entre les commerçants des Halles et leur bailleur, représenté par la société de gestion Scaprim, et met fin à tout juste quatre années d’exploitation.
Dans un communiqué publié le 4 janvier, cette dernière déclare : « Quelques mois après les départs de la boucherie Trolliet fin juillet et de la Maison Vianey en septembre, nous avons partagé avec les commerçants partenaires le même constat d’un contexte économique restant difficile à l’issue de crises consécutives, celle de la Covid-19 et, plus en amont, celle du mouvement des Gilets jaunes. Nous ne pouvons plus poursuivre notre développement dans de bonnes conditions ». Ainsi, une fermeture concertée s’est imposée. Seul le Théodore – Bistrot des Halles poursuit son activité qui fonctionne normalement.
Fermeture des Halles de l’Hôtel-Dieu : « La meilleure solution » selon Françoise Pignol
Les 1 200 m2 de ces Halles du Grand Hôtel-Dieu sonnaient creux depuis les départs successifs de Trolliet et Vianey ainsi que de la fermeture de l’étalage de Cerise & Potiron. Les neufs commerçants du départ n’étaient plus que six depuis septembre dernier : le traiteur Pignol, moteur du projet des halles (photo), la fromagerie de la mère Richard, la cave Guyot, la boulangerie Pozzoli, la chocolaterie Voisin et la brasserie Le Théodore.
La réouverture de la Cité internationale de la gastronomie, trop tardive, n’aura rien changé à une situation devenue intenable pour les commerçants qui donnent rendez-vous à leurs clients dans leurs autres boutiques lyonnaises. « C’est une décision commune, prise avec le bailleur Scaprim et l’ensemble des commerçants, pour éviter de s’entêter et perdre de l’argent », évoque Françoise Pignol (photo), dirigeante de la maison Pignol, à l’origine de ce projet. Oui les loyers étaient élevés, mais on les aurait absorbés en faisant le chiffre d’affaires escompté. Dans la mesure où on ne le faisait pas, ces loyers devenaient bien trop lourds. On aurait certainement pu faire autrement avec Scaprim, mais on ne va pas refaire l’histoire… »
Malgré les difficultés des commerçants, le bailleur avait refusé toute renégociation des contrats, provoquant le départ anticipé en juillet et septembre des maisons Trolliet et Vianey. « Notre concept était collectif, nos cellules étaient complémentaires les unes aux autres, donc notre départ est collectif. On peut avoir des regrets mais l’important c’est ce qu’il y a devant nous désormais, conclut Françoise Pignol. C’est une belle aventure qui se termine, mais c’était la meilleure solution pour tout le monde que d’arrêter. »