Lorsque John Textor et Jean-Michel Aulas tiennent une première conférence de presse fin juin 2022 au Groupama Stadium pour officialiser le prochain rachat de l’OL par Eagle Football, tous les administrateurs du club lyonnais sont assis au premier rang. Tous sauf un. Tony Parker brille par son absence ce jour-là. Premier signe d’une brouille qui ne fait que commencer. L’ancienne star de la NBA a déja compris depuis plusieurs mois que la perspective de succéder un jour à Jean-Michel Aulas n’était plus d’actualité.
Tout a changé pour le propriétaire de l’ASVEL lorsque Pathé et le Chinois IDG ont officialisé en mars 2022 leur décision de vendre leur participation dans l’OL. Il ne s’agissait plus alors de préparer une succession à la tête de l’OL, mais bel et bien de trouver un nouvel actionnaire susceptible de racheter le Club en alignant plusieurs centaines de millions d’euros.
Tony Parker « cornérisé »
Tony Parker a bien tenté de suggérer un nom à Jean-Michel Aulas. Sans succès. L’ancien basketteur n’étant pas en capacité d’apporter lui-même ou de rassembler la somme nécessaire pour ce rachat, son avenir à l’OL devenait très incertain. Et comme en plus, la construction de l’Arena est assurée par OL Groupe dans le périmètre d’OL Vallée avec un financement de 141 millions d’euros organisé et finalisé sous l’égide de Jean-Michel Aulas, la marge de manœuvre de Tony Parker se trouve encore plus réduite.
Avec l’OL actionnaire à hauteur de 33% de l’Asvel, Tony Parker voit son espace vital réduit. Auréolé d’un 3e titre de champion de France consécutif, Tony Parker signe à l’été 2022 un partenariat avec Serge Bueno, l’homme d’affaires franco-israélien, créateur de Smart Good Things, spécialisé dans les boissons instantanées. Accord qui lui permet de faire signer Nando de Colo à l’intersaison et de consolider l’assise financière de LDLC Asvel. Dans le même temps, Tony Parker devient, de son côté, actionnaire de Smart Good Things. En bientôt 9 ans à la tête de l’Asvel avec Gaëtan Muller, son ami d’enfance, Tony Parker a fait passer le budget du club de 5 à plus de 15 millions d’euros et il a décroché 4 titres de champions de France, tout en retrouvant durablement l’Euroligue. Si les résultats ont été au rendez-vous sur la scène nationale jusqu’à l’été dernier, l’Asvel est à la peine sur le plan européen et connait une saison délicate d’une façon générale. Elle n’occupe qu’une modeste 7e place dans le championnat à ce jour.
Des proches de TP lui déconseillent de vendre
En triplant le budget du club, l’ancien champion d’Europe de basket, n’a pas pour autant trouvé l’équilibre financier. D’où sa lassitude de devoir en permanence se battre pour combler les pertes. Barré du côté de l’OL mais obligé de composer avec ce dernier, Tony Parker imagine donc de vendre sa participation dans l’Asvel et de procéder à un échange d’actions avec Serge Bueno, selon une information du journal L’Equipe. Quitte à continuer de jouer un rôle dirigeant dans le Club, voire de rester président.
A-t-il toutefois les mains libres pour céder le contrôle de LDLC Asvel au propriétaire de Smart Good Things ? Rien n’est moins sûr, car il existe un pacte d’actionnaires entre l’OL et le club villeurbannais. Autrement dit, John Textor a son mot à dire, mais aussi Laurent de la Clergerie, titulaire du naming du Club de basket, et de la future Arena… et associé à l’OL en matière de e-sport. Pour l’instant, aucune offre en bonne et due forme n’a encore été présentée, même si les discussions vont bon train depuis plusieurs mois. Dans son entourage, certains déconseillent à Tony Parker de vendre et lui suggèrent de faire le dos rond. Reste que l’ancien champion de NBA n’est pas réputé pour être patient, ni pour aimer perdre. Il a perdu un match. Il veut gagner le prochain.